Leur mai 68: pour une ex-étudiante de Nanterre, « nous allions vers la révolution »
Le 22 mars 1968, 142 étudiants emmenés par Daniel Cohn-Bendit envahissent un bâtiment administratif de la faculté de Nanterre,...

Leur mai 68: pour une ex-étudiante de Nanterre, « nous allions vers la révolution »

Le 22 mars 1968, 142 étudiants emmenés par Daniel Cohn-Bendit envahissent un bâtiment administratif de la faculté de Nanterre,...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Le 22 mars 1968, 142 étudiants emmenés par Daniel Cohn-Bendit envahissent un bâtiment administratif de la faculté de Nanterre, marquant le début de ce qui deviendra mai 68. La philosophe et militante féministe Florence Prudhomme, aujourd'hui septuagénaire, en était.

"J'étais étudiante en philo à Nanterre. C'était une petite fac, nous nous connaissions tous. Les philosophes Jean-François Lyotard ou Henri Lefebvre notamment y dispensaient joyeusement une culture libertaire et politique. Il y avait réellement une prise de conscience collective, un examen des pouvoirs qui s'exerçaient partout, notamment dans l'université. Et les différences entre les tendances du futur mouvement étudiant n'étaient pas antagonistes, nous étions tous et toutes des camarades, proches les uns des autres sans se préoccuper d'éventuelles étiquettes politiques".

"Nous avions aussi un ennemi commun: les fascistes qui faisaient régulièrement des descentes sur le campus et que nous nous efforcions de repousser, le plus souvent avec succès."

Le 22 mars 1968 avait "été précédé deux jours plus tôt de l'arrestation de Xavier Langlade (un trotskiste de la Jeunesse communiste révolutionnaire, ndlr) après l'attaque de l'American express à Paris par des militants qui luttaient contre l'impérialisme américain. Nous avons commencé par crier +Libérez nos camarades+ jusqu'à occuper la salle du conseil de l'université dans la soirée. Nous étions dans la fac sûrement à la recherche d'une action décisive".

"A Nanterre, nous jouissions déjà d'une forte liberté d'expression. Et tout d'un coup a surgi le slogan de l'occupation de cette salle. Nous nous sommes précipités de manière presque spontanée et inattendue avec beaucoup de gaieté et, pour ma part, presque surprise par notre audace. C'était génial! Mais je n'étais pas étonnée par ce que j'étais en train de vivre. Depuis plusieurs mois, voire années - avec notamment l'occupation du bâtiment des filles en 1967 -, il y avait réellement une effervescence qui indiquait que le monde était en train de changer. J'imaginais que nous allions vers la révolution. Et elle est arrivée!"

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
8min

Politique

Budget : les sénateurs LR et le gouvernement Lecornu se renvoient la responsabilité de l’échec

Face à l’incapacité des députés et sénateurs à trouver un accord en commission mixte paritaire, le gouvernement fait porter l’échec sur le dos de la droite sénatoriale. Le PS lui emboîte le pas et dénonce le « dogmatisme » de LR. « Pitoyable », rétorque-t-on à droite, où on accuse le gouvernement d’avoir voulu provoquer « l’échec de la CMP ».

Le