Libération de Sophie Pétronin: «C’est un soulagement» mais «cela pose la question des conditions de sa libération» pour Christian Cambon

Libération de Sophie Pétronin: «C’est un soulagement» mais «cela pose la question des conditions de sa libération» pour Christian Cambon

Le président de la commission des affaires étrangères et de la défense au Sénat, Christian Cambon, se réjouit de la libération de la dernière otage française, Sophie Pétronin. Mais le sénateur s’interroge sur les conditions de cet échange de prisonniers, qui a également bénéficié à 200 détenus djihadistes. Entretien
Public Sénat

Par Hugo Lemonier

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Quel est votre sentiment au lendemain de la libération de Sophie Pétronin?

C’est d’abord un sentiment de satisfaction et de soulagement car on imagine mal ce qu’ont pu être ces quatre années dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut aussi rendre hommage au rôle que son fils a personnellement joué pour sa libération. A cela s’ajoute la satisfaction de savoir qu’aucun Français n’est entre les mains de djihadistes.

Que pensez-vous des conditions de sa libération ?

Le président de la commission de la défense que je suis ne peut pas ne pas se poser la question de savoir quel va être le devenir des 200 djihadistes qui ont été libérés. Sachant que quatre d’entre eux ont organisé des attentats extrêmement sauvages contre des Français dans un restaurant de Bamako, ainsi qu’à Sévaré où beaucoup de militaires maliens ont perdu la vie. Ces gens sont maintenant dehors.

Deux choses l’une. Ou bien il s’agit d’un geste de réconciliation nationale voulu par la junte malienne, qui aura à convaincre ces gens de changer de comportement et d’orientation. Auquel cas, on peut le comprendre. Ou bien il n’y a aucune contrepartie et auquel cas c’est une grande inquiétude pour notre pays, qui a 5 500 soldats au Mali. Donc on risque désormais de retrouver ces djihadistes face à nous.

La France était-elle au courant de cet échange ?

Je pense que la France était prévenue. Du reste les bruits de cette libération m’étaient à moi-même parvenus, moi qui suis à Paris. Donc le contenu de cet échange était connu des autorités françaises. Et je pense que le président de la République et le gouvernement ont eu raison de favoriser la libération de ces otages.

Mais des questions se posent d’autant plus que nous avons déploré des morts, et encore très récemment, au Mali…

C’est à ces 45 morts que je pense, ainsi qu’à nos 500 blessés qui doivent trouver un goût un peu amer aux conditions de cette libération. Car si ces libérations ne participent pas d’un dialogue et d’une réconciliation au sein même du Mali, ce serait une grave menace pour la sécurité de nos forces françaises qui sont déjà, croyez-moi, soumis à une pression extrêmement importante.

Souhaitez-vous personnellement auditionner les membres du gouvernement pour connaître les conditions de cette libération ?

Les auditions sont programmées, car nous entrons en période budgétaire. Donc je recevrai la semaine prochaine la ministre des Armées et immédiatement après le ministre des Affaires étrangères. A cette occasion, la question leur sera évidemment posée.

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