Lifeline : « Le droit maritime impose de sauver des naufragés »
Invité de l’émission « On va plus loin », Philippe Ryfman, avocat au Barreau de Paris, spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire, analyse la situation tendue entreles ONG et le président de la République, suite aux accusations de ce dernier, concernant l’ONG allemande Lifeline.

Lifeline : « Le droit maritime impose de sauver des naufragés »

Invité de l’émission « On va plus loin », Philippe Ryfman, avocat au Barreau de Paris, spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire, analyse la situation tendue entreles ONG et le président de la République, suite aux accusations de ce dernier, concernant l’ONG allemande Lifeline.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une critique qui ne passe pas. Après avoir accusé Lifeline, une ONG allemande, de faire « le jeu des passeurs » après un sauvetage en Méditerranée, Emmanuel Macron doit faire face à la colère des ONG. Quatre d’entre elles, dont Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International France, ont demandé mercredi, à être reçu par le président de la République.

Philippe Ryfman, avocat au Barreau de Paris et spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire considère qu’il s’agit « d’un discours fort vis-à-vis d’une ONG » de la part du président de la République et trouve que « c’est un peu surprenant dans la bouche d’Emmanuel Macron ». Même si l’avocat insiste sur un point : « C’est vrai que cette ONG allemande est beaucoup plus radicale et qu’elle considère qu’elle a à s’affranchir, en quelque sorte, de tous liens avec les gouvernements. »

Toutefois,  le spécialiste en droit de l’humanitaire ne dit pas pour autant qu’Emmanuel Macron a eu raison d’accuser Lifeline : « Cette ONG sauve des vies. Elle sauve des naufragés. »

 Interrogé sur la possibilité que pourrait avoir les ONG de servir l’intérêt des passeurs, Philippe Ryfman répond : « C’est un reproche, une imputation que le gouvernement actuel, ses prédécesseurs (…) et quelques autres états européens, font aux ONG en Méditerranée (….) On les accuse de constituer une sorte d’appel d’air ou de faciliter la tâche des passeurs (…) On n a aucun élément qui l’établit. »

 

Il ajoute : « On est dans des logiques très opposées. Les ONG, qui sont en Méditerranée avec des bateaux, rappellent, à juste titre, qu’elles sont là parce que les opérations européennes de sauvetage, qui auparavant avaient été organisées, ont cessé. Et on s’est trouvé à partir de 2016, dans un vide total, avec des gens qui continuaient à essayer de passer depuis la Libye jusqu’en Italie (…) Donc elles sont intervenues - par exemple SOS Méditerranée avec Médecins sans Frontières - pour pallier un vide (…) Par ailleurs, quasiment toutes sont en lien avec (…) les autorités de garde-côtes maltaises ou italiennes, qui leur signalent les naufragés. »

 « Le droit maritime impose de sauver des naufragés » rappelle Philippe Ryfman.

 

Vous pouvez voir et revoir l’interview de Philippe Ryfman, en intégralité :

OVPL : interview de Philippe Ryfman, avocat, spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire (en intégralité)
07:11

Partager cet article

Dans la même thématique

Lifeline : « Le droit maritime impose de sauver des naufragés »
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le