Ligue des droits de l’Homme : « Je ne comprends plus certaines de ses prises de position », affirme Élisabeth Borne
Suite aux propos polémiques du ministre de l’Intérieur au Sénat sur la Ligue des droits de l’Homme, la Première ministre Élisabeth Borne a répondu à l’interpellation de la présidente du groupe communiste Éliane Assassi. Lors de la séance de questions au gouvernement du mercredi 12 avril, la Première ministre dit ne plus comprendre les positions défendues par l’association dont elle dit avoir du respect pour ce qu’elle a incarné dans le passé.

Ligue des droits de l’Homme : « Je ne comprends plus certaines de ses prises de position », affirme Élisabeth Borne

Suite aux propos polémiques du ministre de l’Intérieur au Sénat sur la Ligue des droits de l’Homme, la Première ministre Élisabeth Borne a répondu à l’interpellation de la présidente du groupe communiste Éliane Assassi. Lors de la séance de questions au gouvernement du mercredi 12 avril, la Première ministre dit ne plus comprendre les positions défendues par l’association dont elle dit avoir du respect pour ce qu’elle a incarné dans le passé.
Stephane Duguet

Temps de lecture :

1 min

Publié le

Mis à jour le

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) encore sous le feu de l’actualité. Après le ministre de l’Intérieur, c’est la Première ministre qui a critiqué à son tour l’association, expliquant ne plus comprendre « certaines de ses prises de position ». Élisabeth Borne répondait à la présidente du groupe communiste Éliane Assassi lors de la séance de questions au gouvernement.

« Menaces d’une gravité insupportable »

La sénatrice de Seine-Saint-Denis interpellait la cheffe du gouvernement suite aux propos polémiques tenus par le ministre de l’Intérieur lors de son audition au Sénat le 5 avril concernant le maintien de l’ordre des manifestations contre la réforme des retraites ou contre les méga bassines à Sainte Soline. « Le ministre de l’Intérieur, M. Darmanin a menacé de manière à peine voilée la LDH de sanctions financières. Ces menaces sont d’une gravité insupportable. Pouvez-vous accepter qu’un ministre de la République puisse porter atteinte à une association qui est l’honneur de cette dernière ? », interroge avec vivacité Éliane Assassi.

La présidente communiste a rappelé le rôle « d’observateur, de vérification du respect des libertés et des droits à Sainte Soline où sur d’autres théâtres d’affrontement et de tensions » que joue la LDH. L’association avait d’ailleurs accusé les forces de l’ordre d’avoir empêché le Samu d’intervenir à Sainte-Soline. Éliane Assassi a également rappelé à l’hémicycle l’histoire de l’association, créée en 1898 pour défendre le capitaine Dreyfus et dont « à la Libération un tiers du comité central de la LDH avait disparu assassiné, mort en déportation ou fusillé ». Celle qui a signé avec 1 000 autres personnalités la tribune « On ne touche pas à la Ligue des droits de l’homme » dans le journal l’Humanité a demandé à la Première ministre « d’affirmer sans ambiguïté devant le Sénat que vous désavouez les propos de votre ministre de l’Intérieur ! »

« Ambiguïté face à l’islamisme radical », accuse la Première ministre

Il n’en sera rien. Même si Élisabeth Borne considère qu’il « n’est pas question de baisser par principe la subvention de telle ou telle association », elle estime qu’il faut « dialoguer avec les associations sur leurs actions lorsqu’il s’agit de financement public. » Ainsi, elle suit la voie tracée par son ministre de l’Intérieur qui avait déclaré que les subventions à la LDH « méritent d’être regardée dans le cadre des actions menées ».

La Première ministre reconnaît « l’histoire de cette grande association », citant pêle-mêle les combats de Madeleine Rebérioux et Maître Henri Leclerc, deux anciens présidents de la Ligue. Ce dernier avait d’ailleurs estimé que les propos du ministre de l’Intérieur étaient « stupéfiants ». La cheffe du gouvernement a précisé qu’elle avait « beaucoup de respect » pour ce que la LDH « a incarné ». Au passé, donc. Puisqu’elle explique que selon elle, la LDH a été « ambiguë face à l’islamisme radical » et plus récemment lors des évènements à Sainte-Soline où « cette association a attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination ».

Sa réponse a été applaudie par les bancs de la majorité sénatoriale alors que la présidente communiste Éliane Assassi l’a trouvé « très choquante », comme elle l’a confié au micro de Public Sénat à la fin de la séance. Sollicité par nos collègues de l’Agence France Presse, Patrick Baudouin, le président de la Ligue des droits de l’Homme a réagi : « L’amalgame que fait Madame Borne me révolte. […] Je trouve qu’elle cède à des petites sirènes qui ne sont pas acceptables à notre égard. […] Je sais que c’est une petite musique qui court du côté de nos adversaires situés plutôt à droite voire à l’extrême droite. »

Partager cet article

Dans la même thématique

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Lutte contre le communautarisme : la droite du Sénat propose encore une fois de réviser la Constitution

Lundi, le Sénat examinera une proposition de loi de la droite et du centre visant à inscrire dans la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect des règles applicables ». Un principe que la majorité sénatoriale remet à l’ordre du jour régulièrement ces dernières années par le dépôt de différents textes. On retrouve aussi la même idée dans un texte de Marine Le Pen.

Le

Ligue des droits de l’Homme : « Je ne comprends plus certaines de ses prises de position », affirme Élisabeth Borne
3min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « Si cet amendement est proposé, il est fort possible qu’on le vote », indique le sénateur RN Aymeric Durox

Au micro de Public Sénat et LCP, le sénateur RN Aymeric Durox annonce que sa famille politique votera en faveur de l’amendement de suppression de la réforme des retraites, qui doit être présenté par le gouvernement lors de l’examen du budget de la Sécu. Il émet toutefois de sérieuses réserves sur les chances d’aboutissement du texte au vu du contexte politique.

Le