Lille : LREM s’accorde un délai pour désigner la future adversaire d’Aubry
Quelle Marcheuse affrontera à Lille la maire PS Martine Aubry qui, sauf surprise, briguera un ultime mandat ? La bataille fait...

Lille : LREM s’accorde un délai pour désigner la future adversaire d’Aubry

Quelle Marcheuse affrontera à Lille la maire PS Martine Aubry qui, sauf surprise, briguera un ultime mandat ? La bataille fait...
Public Sénat

Par Frédéric DUMOULIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Quelle Marcheuse affrontera à Lille la maire PS Martine Aubry qui, sauf surprise, briguera un ultime mandat ? La bataille fait rage entre les deux candidates à l'investiture et le parti présidentiel a décidé de se laisser du temps avant de trancher, sous l'oeil vigilant de Gérald Darmanin, l'homme fort de la métropole.

Deux prétendantes se disputent la place : la députée de la 9e circonscription, Valérie Petit, 43 ans, proche du ministre nordiste, et l'ex-PS Violette Spillebout, 46 ans, ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry, qui a repris le flambeau après l'abandon de Christophe Itier, haut-commissaire à l'Economie sociale et solidaire.

Elles seront chacune auditionnées lundi à Paris par la commission nationale d'investiture du parti macroniste.

Mais la désignation du vainqueur, initialement programmée dans la foulée, a été reportée et on connaîtra finalement l'heureuse élue au plus tôt fin juillet ou, à défaut, le 31 août, premier jour de la Braderie, qui marque traditionnellement la rentrée politique à Lille.

"On n'est pas pressé. On a un mois pour essayer de réconcilier les points de vue et nous mettre d'accord", analyse un haut responsable du parti.

Depuis des mois, le duel lillois a viré à l'aigre et les deux clans sont à couteaux tirés : phrases assassines dans la presse, évocation par Mme Petit de menaces et de pressions du camp adverse... Et, tout dernièrement, six députés LREM du Nord, dont Valérie Petit, ont lancé un pavé dans la mare en accusant la direction départementale du mouvement d'être devenue "le principal obstacle de nos objectifs politiques", leurs critiques dépassant le cas de Lille.

Résultat, le délégué général du parti, Stanislas Guerini, a convoqué mercredi à Paris une réunion extraordinaire avec les instances nordistes, les parlementaires du département, Christophe Itier et Gérald Darmanin, élu tourquennois.

Selon plusieurs participants, M. Darmanin, qui lorgne sur la présidence de la métropole lilloise et surveille donc comme le lait sur le feu tout ce qui se passe dans son fief, est sorti renforcé de la rencontre, avec la mission de "coordonner" tout au long du mois de juillet les investitures à Lille mais aussi dans les grandes villes du département (Roubaix, Douai...).

-"Les municipales, revanche de +l'ancien monde+" ?-

La tension est telle entre les deux camps que le parti a fait fuiter la possible entrée en lice de deux femmes ministres (autres que Marlène Schiappa, qui a officiellement démenti) intéressées par la capitale des Flandres. "C'est une menace agitée pour calmer les affrontements", veut croire une parlementaire.

"Ca se jouera bien entre elles deux. Et pour connaître le nom du gagnant, il faut se poser une question simple : qui, de Darmanin ou d'Itier, a le plus l'oreille d'Emmanuel Macron ? La réponse permet d'avancer, sans se tromper, que la gagnante sera... Valérie Petit", affirme un ténor des Hauts-de-France.

Si Violette Spillebout a comme atout, après 15 années passées à la mairie, de connaître les arcanes de la ville, son adversaire a, elle, l'avantage d'avoir un profil centre-droit et se revendique "écolo-compatible".

"Choisir Spillebout, ce serait +antagoniser+ Aubry, tant les deux femmes se haïssent, et fermer définitivement la porte à tout accord avec elle alors qu'il ne faut pas insulter l'avenir, notamment pour le troisième tour des municipales, à la métropole", analyse un responsable LREM.

A l'inverse, côté Spillebout, on dénonce dans la candidature Petit la traduction d'un "pacte de non-agression politique Aubry-Darmanin : +à toi la mairie, à moi la métropole+".

Mais, quelle que soit la candidate LREM, "les municipales, ce sera la revanche de +l'ancien monde+", affirme l'ex-président PS du Conseil régional du Nord/Pas-de-Calais, Daniel Percheron, observateur toujours attentif de la vie politique régionale.

"Lille est le bastion historique du socialisme français. Martine Aubry a le devoir de se représenter et elle gagnera largement !", a-t-il déclaré à l'AFP.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Lille : LREM s’accorde un délai pour désigner la future adversaire d’Aubry
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le