En marge de la publication officielle d’un rapport très attendu consacré aux Frères musulmans, et commandé par le gouvernement, le parti présidentiel Renaissance piloté par Gabriel Attal entend reprendre la main sur ce sujet. Selon une information du Parisien, l’ancien Premier ministre souhaite proposer un nouveau texte de loi contre les séparatismes, avec notamment une interdiction du voile dans l’espace public pour les jeunes filles mineures de moins de quinze ans. Une proposition qui divise profondément la classe politique.
« Je me demande à quoi joue Gabriel Attal », s’est notamment agacé à notre micro Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste au Sénat. « On nous ressort encore une fois l’interdiction du voile pour les mineurs. On sait que c’est quelque chose qui va contre la laïcité, contre les lois de 1905 », déplore l’élu. « À chaque fois on s’attaque à nos lois républicaines. Pour quoi ? Pour une chose : pointer du doigt, stigmatiser encore une seule religion. »
« Si Gabriel Attal veut s’occuper de l’enfance, je rappelle qu’il y a beaucoup d’autres chantiers à ouvrir : 2 045 enfants sont dans la rue, c’est une augmentation de 45 % par rapport à 2020 », épingle Guillaume Gontard.
« On parle de 400 à 1 000 personnes »
Les extraits du rapport – commandé lorsque Gabriel Attal était encore Premier ministre – diffusés par la presse font état d’une « menace pour la cohésion nationale » et alertent sur le développement d’un islamisme « par le bas », via le terrain local et associatif. La Fédération des Musulmans de France y est notamment présentée comme « la branche nationale des Frères musulmans en France », une organisation islamiste sunnite, interdite en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et en Jordanie.
Dans ce contexte, peut-on aller jusqu’à parler d’une menace islamiste pour la République ? « On parle de 400 à 1 000 personnes affiliées aux fréristes. Dans le domaine du sport, ce serait cinq personnes sur 16,5 millions de licenciés… », tient à nuancer Guillaume Gontard. « Il y a des problématiques, évidemment, mais on est très loin de ce que l’on souhaite dire. »