La République en marche a dévoilé mardi sa liste aux élections européennes. Nathalie Loiseau, la ministre des affaires européennes, démissionne ce mercredi afin de prendre la tête de cette liste. Pascal Canfin, l’ancien directeur de WWF, a finalement accepté de rejoindre Emmanuel Macron, et se retrouve numéro 2.
Pour Corentin Le Fur, adjoint (LR) au maire d’Eaubonne chargé des Finances et du développement économique, cette liste manque de cohérence : « On est un peu face à une grande usine de recyclage qui se caractérise en trois grandes catégories : quelques écolos qu’on est allé chercher à droite, à gauche, à commencer par le numéro 2 de cette liste ; un grand paquet de divers gauche très divers ; et puis quelques Agir juppéistes, récompensés pour bons et loyaux services, après la nomination du ministre de la Culture. Donc on a un petit peu une tambouille. On n’a pas totalement compris quelle était la cohérence, (…) le message voulu. »
De son côté, Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de la revue Regards, considère qu’ « Emmanuel Macron ne retient pas les leçons » : « Il sait prendre le temps pour un casting qui peut ressembler à la démonstration (…) « de droite et de gauche » ou « ni de droite, ni de gauche ». Mais quand même, il ne peut pas s’empêcher d’avoir un symbole. Le symbole (…) c’est Nathalie Loiseau. {Elle] a un parcours (…) de technocrate. Elle n’a pas un parcours de militante politique. Cela en dit beaucoup sur l’absence de vision, l’absence d’envie de faire de la politique à l’échelle européenne. »
Et il ajoute : « C’est quand même une liste très peu diverse. Ce sont des profils qui se ressemblent quand même assez, finalement. Plutôt jeunes certes. Des blancs, beaucoup. De hautes professions. On est dans une crise sociale où il y a un signal fort qui a été envoyé par les « gilets jaunes » (...) [Et] ceux qui sont en position éligible ne ressemblent pas à la population française. »
Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication d’Atlantico, met un bémol sur les critiques concernant le côté « fourre-tout » de cette liste LREM : « La démocratie, c’est aussi savoir construire des solutions politiques et rassembler des gens qui avant ne s’entendaient pas. »
Ce qui ne l’empêche pas ensuite de relever « une dimension un peu cynique » dans ces choix. « Comme le reste de la liste est effectivement assez peu divers d’un point de vue politique, ça n’incarne rien de très différent de ce que le gouvernement a déjà dit et surtout de ce que l’on a entendu de Madame Loiseau (…) qui est toujours la rhétorique des progressistes contre les nationalistes. Et je doute que ça, ce soit une solution pour l’Europe. »
Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :
OVPL. Débat autour du dévoilement de la liste LREM aux élections européennes (en intégralité)