Le retentissant scandale de corruption présumée impliquant le Qatar, et qui a conduit la vice-présidente grecque du Parlement Eva Kaili, à être placée en détention « fait mal » a reconnu André Gattolin sur le plateau de Public Sénat. « Mais il ne m’étonne pas », s’empresse d’ajouter le sénateur a travaillé au Parlement européen par le passé.
« Quand vous arrivez dans le hall et qu’un grand constructeur automobile allemand a son modèle exposé. J’ai l’impression d’être au salon de l’auto », explique-t-il.
Pour André Gattolin, le Parlement européen ne doit pas être cité en exemple, simplement parce que la liste des lobbyistes est publiée. « Tous les vendredis, les gens sont bourrés au Parlement européen parce qu’il y a tous les limonadiers et fournisseurs de bières qui payent des pots ».
Ce qui n’empêche pas le sénateur « de défendre le Parlement européen ». « C’est un endroit où on dit haut et fort ce que les gouvernements n’osent pas dire. Parce que le Parlement européen n’a pas beaucoup de pouvoir législatif. Ils votent des résolutions sur les droits de l’Homme et les libertés qui sont formidables. Mais dès qu’on passe au niveau exécutif, des Etats membres, tout fout le camp ».
André Gattolin fait aussi partie de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. « On a dû exclure une dizaine de membres. C’était le caviar-gate. C’est l’Azerbaïdjan qui arrosait les gens […] C’est compliqué dans les instances internationales ou multi pays, que ce soit l’Union européenne ou le Conseil de l’Europe, parce que vous avez des gens qui ont des pratiques différentes […] L’argent en politique doit être très strictement contrôlé. C’est la base contre la corruption », conclut-il.