Logement : « L’état du budget logement n’est pas satisfaisant, des amendements viendront le compléter », affirme Valérie Létard 

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre du logement, Valérie Létard est revenue sur les ambitions du gouvernement en la matière. L’ancienne sénatrice veut faire de son portefeuille un sujet de consensus, au risque d’avancer de manière incertaine.
Henri Clavier

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Pour aboutir à un « consensus général » sur la politique du logement, la ministre Valérie Létard mise pleinement sur la consultation et ses échanges avec les parlementaires. Dans un secteur confronté à une crise de la construction, la ministre du logement entend développer une approche susceptible de convaincre le plus largement possible. A commencer par le budget de son propre ministère que l’ancienne sénatrice juge insatisfaisant pour le moment. « Il faudra travailler avec le Parlement. Aujourd’hui, l’état du budget logement n’est pas satisfaisant, des amendements gouvernementaux et parlementaires viendront compléter », pointe la ministre du logement. « Il est le fruit d’une construction qui s’est faite avant la nomination du gouvernement », prend soin d’ajouter Valérie Létard. Dans un contexte de pression sur les finances publiques, le gouvernement souhaite tout de même pousser certaines mesures comme la généralisation du prêt à taux zéro, comme annoncé par Michel Barnier dans sa déclaration de politique générale.  

« Le prêt à taux zéro n’est pas dans le budget initial »  

Le gouvernement a en effet annoncé qu’il souhaitait étendre le dispositif de prêt à taux zéro pour faciliter l’accès au logement. Néanmoins, les contours de la mesure restent indécis. « Le prêt à taux zéro n’est pas dans le budget initial », rappelle Valérie Létard, consciente que l’extension du dispositif dépendra essentiellement des modifications apportées par les parlementaires. « Nous souhaitons une prime à taux zéro pour les primo-accédants, on le veut sur le neuf, ce sera le fruit du débat », affirme tout de même la ministre du logement. Les échanges et les amendements détermineront alors l’étendue du dispositif, mais aussi son coût. « Cette construction avec le Parlement déterminera le coût final », assure la ministre bien que celui-ci « n’est pas chiffré précisément aujourd’hui ». Confiante, Valérie Létard assure que le coût sera « tout à fait supportable dans le temps ».  

Une politique du logement encore en construction  

Par ailleurs, Valérie Létard souhaite aussi reprendre certaines des priorités des parlementaires, et notamment des sénateurs. Cette dernière affirme être ouverte à des adaptations du Zéro artificialisation nette. Sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), la ministre du logement entend également infléchir les obligations. Selon le calendrier actuel, les logements ayant un DPE G doivent être sortis du parc locatif d’ici 2025. Un calendrier inadapté pour la ministre, en particulier pour les copropriétés, qui envisage de reprendre les conclusions d’un rapport sénatorial proposant de reporter cette échéance à 2028.  

Le gouvernement pourrait également présenter un texte sur le logement, en reprenant certaines mesures incluses dans le projet de loi présenté au printemps en conseil des ministres. « On va regarder ce qui peut faire l’objet d’un passage dans les deux assemblées », assure Valérie Létard qui souhaite éviter les « irritants ». La modification de la loi SRU qui oblige les communes à disposer d’une part minimale de logements sociaux (entre 20 % et 25 %).  

Autre sujet de tension, la baisse des crédits alloués à MaPrimeRénov’ dans le projet de loi de finances 2025. La ministre se défend d’une baisse des ambitions en matière de rénovation énergétique. « Il y a eu une sous-consommation des crédits MaPrimeRénov’ de plus d’un milliard d’euros », pour les années précédentes, assure Valérie Létard. 

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