Loi agriculture: un texte “timide” malgré des “avancées”, selon Delphine Batho

Loi agriculture: un texte “timide” malgré des “avancées”, selon Delphine Batho

L'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho a reconnu "un certain nombre d'avancées" dans le projet de loi sur l'agriculture...
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L'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho a reconnu "un certain nombre d'avancées" dans le projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation malgré tout trop "timide" selon elle, en particulier sur la question des pesticides, dont le glyphosate.

"Le texte qu'on a aujourd'hui a un certain nombre d'avancées (...) mais il est timide sur cette transformation de notre modèle agricole (...) en particulier sur les pesticides", a jugé sur LCP la députée des Deux-Sèvres (non-inscrite), revenant notamment sur une annonce d'Emmanuel Macron.

Le président de la République avait affirmé le 27 novembre que le glyphosate serait interdit en France "au plus tard dans trois ans", malgré un vote européen autorisant l'herbicide pour cinq ans de plus.

"Pour l'instant, ça ne s'est traduit par rien. Il n'y a pas un arrêté, pas une circulaire, et même dans le plan gouvernemental sur les pesticides, il n'y a pas une ligne sur la sortie glyphosate. Ca, c'est se moquer du monde", a-t-elle dénoncé.

"Il y a un enjeu de santé publique très lourd, le glyphosate est classé comme cancérogène, et c'est un herbicide massivement utilisé en France", a souligné l'élue, ex-PS, rappelant que "les premiers dont la santé est concernée ce sont les agricultrices et les agriculteurs".

La députée est revenue sur la polémique entourant son amendement qui propose la suppression du glyphosate, et qui a selon elle été transmis à l'UIPP, fédération réunissant des producteurs de pesticides comme Monsanto ou Bayer, "plus de 90 heures" avant les députés.

Jeudi, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a indiqué qu'une enquête "n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite".

"J'ai reçu hier soir (jeudi) une réponse de François de Rugy (...) qui m'informe qu'il y a une pratique qui consiste à ce que les liasses d'amendements soient transmises avant même le délai de clôture de dépôt des amendements (...) au gouvernement et que c'est manifestement là, m'écrit-il, qu'il y a un risque de fuite", a cependant affirmé Mme Batho.

Dans un communiqué, le groupe Bayer "réfute fermement les accusations" et "réaffirme n’avoir eu connaissance de l’amendement évoqué par Mme Batho qu'une fois celui-ci rendu public".

Bayer "suit les évolutions législatives et réglementaires qui encadrent son secteur et dialogue régulièrement avec les pouvoirs publics et les élus", mais ces échanges "sont réalisés dans le strict respect des lois qui encadrent ces pratiques", affirme le groupe.

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