Loi alimentation : quand la chocolatine s’invite dans les débats
Le sénateur LR du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a tenté de défendre la valorisation de l’appellation « chocolatine », « qui fait la fierté de tout le sud de la France ». « Franchement, on n’est pas dans le niveau de la loi » lui a répondu le ministre.

Loi alimentation : quand la chocolatine s’invite dans les débats

Le sénateur LR du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a tenté de défendre la valorisation de l’appellation « chocolatine », « qui fait la fierté de tout le sud de la France ». « Franchement, on n’est pas dans le niveau de la loi » lui a répondu le ministre.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un débat sensible que les sénateurs ont – rapidement  – abordé vendredi 29 juin, durant l’examen du projet de loi agriculture et alimentation. Le pain au chocolat versus la chocolatine. Un clivage nord/sud profondément ancré. On parle pourtant de la même chose. Mais c’est une question d’état d’esprit, de singularité et, pour certains, d’identité.

Le sénateur LR du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a souligné de son accent chantant que « la valorisation des produits de qualité et de tradition constitue un élément d'identification et de commercialisation important pour nos territoires ; cela se traduit souvent par une dénomination courante qui peut contribuer fortement à sa notoriété ». Il propose de modifier le code rural et de la pêche afin de valoriser le nom d’usage. Explications :

« Une telle évolution sera de nature à redonner ses lettres de noblesse à de nombreux produits locaux. Ce sera par exemple le cas d'une viennoiserie dont historiquement le nom a puisé son origine dans la région Gasconne, et qui fait la fierté de tout le sud de la France : je veux parler évidemment de la chocolatine et non du pain au chocolat. Voilà… »

François Bonhomme continue son plaidoyer : « Monsieur le ministre, qui n’a pas connu l’affront de la boulangère parisienne ignorant cela, ne peut comprendre le sens de mon amendement. Vous en comprendrez la haute portée symbolique ». Autrement dit, si tu es du nord et que tu manges des pains au chocolat, tu ne peux pas comprendre.

Le lobby de la chocolatine est semble-t-il actif au Parlement, puisque le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, avait déjà dû répondre au sujet à l’Assemblée nationale. Et il n’a pas changé d’avis. « Franchement, on n’est pas dans le niveau de la loi. Que vous appeliez chocolatine ou pain au chocolat, chez moi dans le Cotentin, peu importe. L’essentiel, c’est que le produit soit bon, soit bien vendu et qu’il valorise nos filières (…) et que les gens le mangent avec plaisir ». L’amendement a été rejeté.

Partager cet article

Dans la même thématique

Loi alimentation : quand la chocolatine s’invite dans les débats
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Loi alimentation : quand la chocolatine s’invite dans les débats
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le