Loi anticasseurs : Catherine Morin-Desailly craint son utilisation par « un gouvernement autoritaire »
Catherine Morin-Desailly, sénatrice centriste de la Seine-Maritime, revient, dans Territoire Sénat, sur la proposition de loi anticasseurs examinée cet après-midi au Sénat.

Loi anticasseurs : Catherine Morin-Desailly craint son utilisation par « un gouvernement autoritaire »

Catherine Morin-Desailly, sénatrice centriste de la Seine-Maritime, revient, dans Territoire Sénat, sur la proposition de loi anticasseurs examinée cet après-midi au Sénat.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La proposition de loi anticasseurs est de retour au Sénat, après sa validation par l’Assemblée nationale. Le texte, qui émanait à l’origine de la Chambre haute, avait été repris par l’Assemblée, puis avait reçu l’aval du gouvernement. Cet après-midi, le Sénat devrait voter conforme le texte, ce qui permettrait sa mise en application.

Emmanuel Macron a annoncé hier saisir le Conseil constitutionnel, « principalement sur trois articles », dont l’article 2, qui permet au préfet d’interdire de manifester pour une durée d’un mois sur l’ensemble du territoire (plus de détails ici).

Pour Catherine Morin-Desailly, la saisine du Conseil constitutionnel relève d’ « une forme d’incohérence » et « du fait que la majorité n’est pas sûre du texte ». La sénatrice rappelle que « le texte est parti après un avis mitigé du gouvernement » et n’est arrivé à l’Assemblée que « par la force des événements » ; pas un contexte optimal pour voter un texte sereinement.

Pour Catherine Morin-Desailly, « il est regrettable que le gouvernement ne se soit pas saisi plus tôt du texte », afin « d’avoir le temps de la navette » et « le temps de réfléchir aux conséquences ». En effet, si le Sénat vote conforme cet après-midi, le texte ne retournera pas à l’Assemblée pour être amendé. Un coup de force pour le Sénat, mais une frustration pour certains députés, frondeurs et membres de l’opposition.

Catherine Morin-Desailly fait la différence entre plusieurs parties du texte. Une majorité d’articles, « pour encadrer les manifestations », auxquels elle est favorable. Et puis l’article 2, qui permet d’interdire de manifester pour une durée d’un mois, sur l’ensemble du territoire, qui « la dérange ». Pour elle, « l’Assemblée a durci l’interdiction de manifester », dans la mesure où le Sénat prévoyait une interdiction au cas par cas.

« Nous légiférons sur le long terme. Les dispositions votées aujourd’hui perdureront dans le temps. Aux mains d’un gouvernement autoritaire, l’article 2 pose un certain nombre de questions. »

Pour la sénatrice, cet article 2 est « le vrai sujet » des débats de cet après-midi. Elle va plus loin, considérant que « le Parlement vote des textes qui perdureront dans le temps », donc que faire si un régime autoritaire s’installe au pouvoir ? Ce régime aurait la possibilité de restreindre le droit à manifester, qui est une liberté constitutionnelle. Ainsi, elle est « très prudente » sur la délibération de cet après-midi et réserve son vote.

Partager cet article

Dans la même thématique

Pierre-Yves Bournazel, HORIZON candidate for the 2026 municipal elections in Paris.
9min

Politique

Pierre-Yves Bournazel investi par Renaissance pour les municipales à Paris : « Dès demain, Dati va riposter »

Les LR et Renaissance se divisent pour les municipales à Paris. Le parti de Gabriel Attal officialise son soutien à Pierre-Yves Bournazel, cadre du parti d’Edouard Philippe, au détriment de la candidature de Rachida Dati. Le sujet divise à Renaissance et le responsable du parti dans la capitale, Sylvain Maillard, qui soutient la ministre, se met en retrait de ses fonctions. Explications sur une décision qui rebat les cartes du scrutin.

Le

8min

Politique

Agacée par la méthode de Sébastien Lecornu, la droite sénatoriale promet un budget « sans compromis, mais de clarification »

La droite sénatoriale s'inquiète des reculs successifs du gouvernement sur les positions financières et économiques qu'elle défend, dans le cadre des débats budgétaires à l’Assemblée nationale. Ces inflexions, mais aussi la méthode du Premier ministre, mettent en lumière une fissure grandissante entre la majorité sénatoriale et l'exécutif.

Le