Loi anticasseurs : « Il faut remettre à plat la doctrine du maintien de l’ordre » considère Guillaume Garot
Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne, est l’invité de Parlement Hebdo ce vendredi 1er février. Le député s’exprime sur la loi anticasseurs, actuellement en discussion à l’Assemblée.

Loi anticasseurs : « Il faut remettre à plat la doctrine du maintien de l’ordre » considère Guillaume Garot

Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne, est l’invité de Parlement Hebdo ce vendredi 1er février. Le député s’exprime sur la loi anticasseurs, actuellement en discussion à l’Assemblée.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pour Guillaume Garot, la loi anticasseurs est « déséquilibrée. » Le député « comprend qu’il faille garantir la sécurité et maintenir l’ordre public » mais, pour lui, « ce n’est pas ce qui est prévu dans cette loi. » Selon lui, « des dispositions mettent en cause le droit constitutionnel de manifester » qui est « une liberté fondamentale. »

Selon Guillaume Garot, « les garanties ne sont pas là. » Il déclare : « On voit ce qu’il y a dans la tête du gouvernement, c’est l’idée de pouvoir isoler les casseurs. Sur le papier, ça peut marcher. En réalité, on voit combien c’est difficile. » Pour le député, « on veut copier les interdictions de stade » et « c’est d’une extrême complexité à mettre en œuvre. »

Le député considère que « si la loi aboutit à priver les citoyens de la liberté de manifester, sans pour autant être efficace, ce sera un ratage complet. »

Guillaume Garot est d’accord avec l’objet de la loi, qui est de protéger les manifestants. Mais il s’interroge : « Est-ce que c’est comme ça qu’on va y arriver ? » Les députés socialistes ont fait des propositions autour de trois axes : les moyens techniques, les moyens pour renseigner et surveiller en amont et la doctrine de maintien de l’ordre.

Sur cette dernière, le député souligne « les difficultés que ça représente au quotidien. » Pour Guillaume Garot, « chaque samedi, ça se termine par des violences, ce n’est pas tenable. » Il insiste sur « les dégâts quand des gens perdent un œil ou sont blessés » et conclut : « On ne peut pas considérer que tout va bien. »

Guillaume Garot invite à « voir ce qu’il se passe ailleurs » et prend l’exemple de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Il s’interroge : « En Allemagne, est-ce que l’utilisation des LBD est la meilleure façon de maintenir l’ordre ? » Pour lui, « la question c’est : est-ce que ça ne produit pas de dégâts irréversibles ? »

Les députés socialistes ont présenté un amendement afin de « suspendre l’utilisation des LBD lorsque les manifestations sont déclarées. » Pour Guillaume Garot, il s’agit d’une logique de « donnant donnant », si la manifestation est déclarée, l’usage du LBD sera suspendu.

Une position à contre-courant du Conseil d’État, qui vient de permettre l’usage des LBD demain, dans le cadre de l’acte 12 des Gilets jaunes. La plus haute juridiction a considéré que l’usage des LBD était « d'une part, nécessaire au maintien de l'ordre public et, d'autre part, proportionné au trouble à faire cesser ».

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01129335_000011
6min

Politique

ZFE, ZAN : les sénateurs LR demandent « à être pris au sérieux » sur l’écologie

A l’Assemblée, « le socle commun » se fracture autour du projet de loi de simplification adopté de justesse cet après-midi. Après la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) obtenue par LR et le RN, les députés macronistes avaient annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte. Au Sénat, la majorité LR dénonce la méthode du gouvernement en matière de transition écologique qui consiste, selon eux, à rajouter « encore plus de contraintes » aux Français.

Le

Francois Fillon tribute to Joel Le Theule, December 11, 2022
2min

Politique

Affaire des emplois fictifs : François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité

La cour d’appel de Paris a revu sa condamnation à la baisse. Après l’avoir condamné en mai 2022 à quatre ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, la Cour de cassation avait estimé que la peine de prison ferme à l’encontre de François Fillon n’était pas suffisamment motivée. Ce mardi, la peine de prison ferme a été soustraite.

Le