Loi anticasseurs : « Je connais des députés qui voulaient voter contre, on leur a mis une grosse pression pour ne pas le faire » déplore Sophie Taillé-Polian

Loi anticasseurs : « Je connais des députés qui voulaient voter contre, on leur a mis une grosse pression pour ne pas le faire » déplore Sophie Taillé-Polian

Sophie Taillé-Polian, sénatrice apparentée socialiste du Val-de-Marne, est l’invitée de Parlement Hebdo sur LCP - Public Sénat. La sénatrice revient sur la loi anticasseurs, adoptée mardi à l’Assemblée nationale, malgré l’abstention de 50 députés La République En Marche.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Sophie Taillé-Polian est opposée à cette loi, dite « loi anticasseurs ». Elle ne salue pas forcément les abstentionnistes de la majorité, qui ont agi « en leur conscience ». Elle a eu connaissance « de fortes pressions pour ne pas voter contre » envers les députés hésitants.

La sénatrice charge Emmanuel Macron, qui avait « affiché un bel humanisme » et « revient sur la belle image ». Elle considère que « c’est un Président autoritaire », qui applique « une politique cruelle et pas humaniste sur les migrants ».

Sophie Taillé-Polian considère qu’ « une abstention ne suffit pas à se racheter bonne conscience ». Pour elle, les députés abstentionnistes « sont dans un jeu très dangereux pour notre démocratie » car « l’abstention ne suffit pas ».

Pour la sénatrice, « la législation était déjà suffisamment dure ». Selon elle, « si les gens ont eu une dérive violente, c’est qu’il y a une incapacité à se faire entendre ». Elle constate : « C’est quand les manifestants ont commencé à être violents qu’ils ont gagné. »

Sophie Taillé-Polian regrette « très fortement » les violences, mais aimerait parler des violences policières « dont on ne parle jamais ». Elle déplore « une dérive » sur la question des lanceurs de balles de défense (LBD), qui est « niée » par le gouvernement.

Sophie Taillé-Polian est « pour réguler le droit de manifester », mais se demande, dans la nouvelle loi, qui en sera le juge. Elle considère qu’ « on ne peut pas être juge et partie » et que « quand on a une manifestation contre soi, on ne peut pas choisir les bons et les mauvais manifestants ».

La sénatrice craint pour la séparation des pouvoirs et observe « un pouvoir législatif très au garde-à-vous », avec des députés qui subissent « une grosse pression ». Elle considère que « tout cela est irresponsable au regard des enjeux ».

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

Loi anticasseurs : « Je connais des députés qui voulaient voter contre, on leur a mis une grosse pression pour ne pas le faire » déplore Sophie Taillé-Polian
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le