Le projet de loi asile et immigration a été adopté par les députés, dimanche 22 avril. Il a finalement été voté après plus de 60 heures de débat et le dépôt d'un millier d'amendements, par 228 voix pour, 139 contre et 24 abstentions.
« Les débats sur l’asile, sur la question migratoire, sont toujours des débats qui sont extrêmement complexes, qui renvoient à des convictions personnelles, qui sont extrêmement ancrées » commente Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics. « Il n’y a pas, comme voudrait le faire croire certains dans l’hémicycle, une vision totalement monocolore des questions liées à l’asile ou à l’immigration » précise-t-il.
Plus d’une soixantaine d’heure de débat ont été nécessaires pour le vote de ce projet de loi. « Le gouvernement savait, que ces débats pouvaient durer, savait qu’il y aurait une forme d’obstruction parfois, mais qu’il y aurait aussi la nécessité d’aller au bout de la question » explique-t-il.
Pendant ces séances, le groupe LREM a laissé entrevoir des désaccords. Leur président, Richard Ferrand, a d’ailleurs rappelé les membres du groupe de la majorité à l’ordre, et a menacé d’exclure les dissidents qui ne respecteraient pas la consigne de vote. « Tout le monde savait que les députés de la majorité avaient des prétentions, avaient des doutes et certains ont pu les exprimer pendant ce débat » commente Olivier Dussopt qui regrette le départ de Jean-Michel Clément : « Je regrette toujours quand la majorité présidentielle perd un membre mais c’est une décision qui mérite d’être respectée ». Le député de la Vienne a voté contre le projet de loi et a quitté le groupe.
La méthode de Richard Ferrand va-t-elle à l’encontre de la liberté de vote individuelle des parlementaires ? « Je n’ai pas à commenter les décisions et les prises de position du président de groupe » répond le secrétaire d’Etat, avant de rappeler que la liberté de vote est inscrite dans la Constitution et que l’appartenance à un groupe n’est pas une obligation.