Invités de l’émission Extra Local, le communiste Léon Deffontaines et l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq ont tous deux dénoncé l’action menée contre Raphaël Glucksmann, en marge d’une manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.
Loi Climat : le Sénat adopte le texte dans une version largement remaniée
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Le Sénat a adopté, ce mardi 29 juin, le projet de loi « Climat et Résilience ». Débutés deux semaines plus tôt, le 14 juin, les débats autour du texte ont été denses. En effet, comme à leur habitude, les sénateurs ont souhaité apporter leur patte au texte censé « concrétiser » les propositions de la Convention citoyenne pour le climat.
Un texte censé « concrétiser » les propositions de la Convention citoyenne pour le climat
Cet imposant texte, c’est le grand projet de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Conçu pour « concrétiser » les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, que le Président de la République s’était engagé à reprendre « sans filtre », il était critiqué dès sa présentation en Conseil des ministres. En effet, certains lui reprochaient d’être trop timide, de proposer une version « édulcorée » des propositions de la Convention citoyenne, et d’en laisser beaucoup de côté.
Ce reproche a été repris, lors des explications de vote dans l’hémicycle, par les sénateurs socialistes, écologistes et communistes, mais aussi par les sénateurs LR. « Les propositions [que les citoyens de la CCC] ont construites […] vous les avez piétinées avec ce projet de loi », déplore le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis Fabien Gay. Pour le sénateur LR de la Vendée Didier Mandelli, le texte de départ « manque d’ambition » face aux propositions des 150.
Un « projet de loi XXL »
Le projet de loi est très dense, il a fait l’objet de plus de 2 000 amendements en séance au Sénat. C’est un « projet de loi XXL », selon les mots du sénateur Les Indépendants de la Haute-Garonne Pierre Médevielle. Les six titres qui le composent sont très variés : « Consommer », « produire et travailler », « se déplacer », « se loger », « se nourrir » et « renforcer la protection judiciaire de l’environnement ». Les sénateurs y ont apporté de nombreuses modifications, souvent contre l’avis du gouvernement, « avec un sens des responsabilités », selon Didier Mandelli.
Un texte adopté plein de « bon sens et de pragmatisme, sans idéologie ni dogme » pour la majorité sénatoriale
Les groupes Les Républicains, Union Centriste, les Indépendants et certains non-inscrits ont voté en faveur du texte. « La voie empruntée est la bonne, avec du bon sens et de pragmatisme, sans idéologie ni dogme », se félicite Didier Mandelli. Pour le sénateur centriste du Doubs Jean-François Longeot, le Sénat a montré qu’il n’était « pas ringard » sur les questions d’écologie. Les sénateurs Indépendants regrettent toutefois que le sujet du nucléaire n’ait été abordé que du « bout des lèvres », et dénoncent parfois un « manque d’ambition » du texte, selon les mots de Pierre Médevielle.
Les sénateurs ont unanimement salué l’ajout par la Chambre Haute d’un article préliminaire engageant la France à respecter ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, contre l’avis du gouvernement. « Il est plus facile de faire des déclarations générales », attaque Barbara Pompili. « Quand on réussit à réunir tout le monde, ce n’est pas très engageant. […] Ça devient plus difficile quand il s’agit de rentrer dans le dur », les prévient-elle.
Socialistes, écologistes et communistes unis contre le texte
Sur les bancs à la gauche de l’hémicycle, la musique n’est pas la même. Les groupes socialiste, écologiste et communiste ont en effet voté contre ce texte. Le communiste Fabien Gay fustige un « texte de l’évitement », « déjà obsolète ». Le socialiste Joël Bigot, lui, déplore « d’un côté le gouvernement qui persiste à amoindrir voire dénaturer les travaux éclairés de la Convention citoyenne, de l’autre une droite sénatoriale qui a tenté de se verdir sans y arriver concrètement. » Dans la même ligne, les écologistes regrettent que la majorité sénatoriale ait « détricoté nombre de mesures déjà modestes du projet gouvernemental ».
En cause, les modifications du Sénat, concernant notamment les zones à faible émission mobilité (ZFE-m), la possibilité pour les communes de s’opposer aux projets éoliens, ou encore l’annulation de la généralisation des menus végétariens hebdomadaires dans les cantines scolaires. Ce texte « ne répond pas à notre responsabilité internationale », fustige le sénateur écologiste de Loire-Atlantique Ronan Dantec. Pour Fabien Gay, « nos efforts ressemblent à des petits sparadraps qu’on utiliserait pour arrêter une hémorragie massive ».
Enfin, les sénateurs de gauche regrettent un texte qui ne dit « rien sur la résilience sociale », selon Joël Bigot. « Vous avez évité un enjeu fondamental : la justice sociale », accuse le communiste Fabien Gay. « Tout le monde attend que nous mêlions justice climatique et justice sociale » affirme-t-il.
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