Le Sénat vote mardi la loi de programmation militaire 2019-2025, qui prévoit de faire passer le budget des armées de 34,2 milliards, à 50 milliards d’ici 2025, soit 2% du PIB.
« Nous avons eu un dialogue extrêmement fructueux, tant avec l’Assemblée nationale qu’avec le Sénat. Nous avons examiné en séance publique la semaine dernière ce texte. Je dois dire comme toujours que le débat au Sénat, est un débat de qualité » déclare Florence Parly, ministre des Armées, avant de préciser : « C’est un débat sur un sujet qui est un peu particulier(…). Les sujets ayant trait à la défense, sont des sujets qui sont susceptibles, et j’espère que cela se concrétisera cet après-midi, de rallier une majorité large, qui peut dépasser le périmètre strict de la majorité présidentielle. J’attends un vote large ».
Le gouvernement repousse l’effort budgétaire après 2022. En effet, il est prévu que le budget augmente de 1,2 milliard par an jusqu’en 2022, puis de 3 milliards à partir de 2023. L’essentiel de l’effort se fera sur le quinquennat suivant. Est-ce le signe d’un budget pensé pour un second quinquennat ?
« C’est une très mauvaise polémique. Une simple considération arithmétique vous le précisera » réplique Florence Parly. « Il se trouve que pendant des années, le budget n’a cessé de diminuer, alors même d’ailleurs que les engagements de la France, eux, allaient croissants ». La ministre explique : « Dès 2017, dès sa prise de fonction, Emmanuel Macron a souhaité donner un coup d’arrêt net à cette diminution, si bien que le budget 2017 a été exécuté conformément à la loi de finances initiale. Mieux, dès 2018, premier budget de ce gouvernement, nous avons assuré la croissance de ce budget avec 1,8 milliard d’euros de progression sans attendre le vote de la loi de programmation militaire ».
« Nous ne sommes pas dans des changements d’échelle radicaux, pour une raison toute simple, c’est parce que, si l’on parvient en effet, à augmenter ce budget année après année, de façon résolue et constante, alors il n’y aura pas de mur budgétaire sur la fin de cette loi de programmation » commente-t-elle.
Le Sénat exprime des inquiétudes, notamment sur le calendrier. Ont-ils raison ? « Le Parlement, a raison d’être vigilant sur l’exécution des lois de programmation, et d’être vigilant sur l’exécution des budgets. L’histoire l’a démontré, cette vigilance n’est pas un luxe » conclut-elle.