« Un jeu de dupes sur le dos de l’agriculteur. » C’est en ces termes que le ministre de l’Agriculture résume les relations commerciales entre les industriels, la grande distribution et les agriculteurs. Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi, Julien Denormandie a annoncé que des aménagements seraient apportés à la loi Egalim avant octobre.
Visant à une juste rémunération des éleveurs et des agriculteurs, « la loi Egalim n’est pas allée au bout des choses », reconnaît le ministre de l’Agriculture. Ces aménagements s’appuieront sur le rapport demandé par le gouvernement à l’ancien dirigeant du groupe Système U, Serge Papin.
« Ce rapport permet de combler les lacunes de la loi Egalim et de faire les avancées qui sont aujourd’hui nécessaires », a assuré Julien Denormandie qui précise la nécessité de modifier la loi, « il faut que ce soit entré en vigueur avant octobre ». Compte tenu de l’étroitesse du calendrier parlementaire, ces modifications feront l’objet d’une proposition de loi, a-t-il aussi indiqué.
« On doit avoir un texte de loi qui, si l’on veut que ce soit efficace pour les prochaines négociations commerciales, doit débuter son passage dans les chambres avant l’été », explique Julien Denormandie. « Ce qu’on voudrait faire avec M. Papin, c’est faire en sorte que dans ces contrats on fasse de la contractualisation, c’est-à-dire un contrat avec les trois acteurs, passer de la guerre des prix à la transparence des marges et de faire de la pluriannualité. »
Concernant la politique agricole commune (PAC), Julien Denormandie a voulu rassurer quant à la conditionnalité des paiements à des critères écologiques. « Sur les éco-régimes, il y a des chiffres qui ont été diffusés et qui ne sont pas de vrais chiffres : 7 agriculteurs sur 10 ont déjà accès à cet éco-régime », a-t-il assuré. Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs affirmé que la France avait réussi « à retourner la table » lors des négociations sur le budget de la PAC, « c’est à peu près 9 milliards et demi par an pour l’agriculture française ».