Loi immigration : le Sénat renforce les sanctions contre les entreprises qui embauchent des sans-papiers

Supprimé par la commission des lois, le gouvernement est parvenu à rétablir l’article 8 qui vise à sanctionner administrativement les entreprises qui embauchent les sans-papiers.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

En commission des lois, en mars dernier, les sénateurs avaient supprimé l’article 8 du projet de loi immigration. Cet article visait à compléter le dispositif de sanction à l’encontre des employeurs qui ont recours à une main-d’œuvre illégale par une nouvelle amende administrative. La chambre haute avait estimé que ce dispositif existait déjà qu’il était inconstitutionnel de sanctionner la même personne pour les mêmes faits.

Le fait d’embaucher un travailleur en situation irrégulière est sanctionné pénalement de cinq à dix ans de prison, d’amendes de 15 000 à 100 000 euros par étranger illégalement employé. Des peines complémentaires allant de la fermeture administrative de l’établissement à l’exclusion des marchés publics sont également prévues.

Mais comme l’a fait remarquer Gérald Darmanin, « les incriminations pénales sont peu respectées. Moins de 500 condamnations alors même que les fraudes aux cotisations sociales du fait du travail dissimulé représentent jusqu’à 6,6 milliards d’euros ».

Le droit actuel prévoit également des sanctions administratives pécuniaires collectées au profit de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) dont elles constituent l’une des ressources. Cela s’appelle « la contribution spéciale dont le montant s’élève à 1 000, 2 000 ou 5 000 fois le taux horaire du minimum garanti (soit 3 730, 7 460 ou 18 650 euros) par salarié », rappelle le rapport du Sénat.

L’amendement du gouvernement qui rétablit l’article 8 renforce la contribution spéciale, renommée désormais « amende administrative » étendant son champ d’application « pour tenir compte des capacités financières de l’auteur d’un manquement, le degré d’intentionnalité et le degré de gravité de la négligence commise ».

La co-rapporteure du texte, Muriel Jourda s’est inquiétée du financement du budget de l’Ofii avec ce nouveau dispositif. Le ministre a pris l’engagement solennel que celui-ci serait respecté.

 

 

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Strasbourg :  public meeting ahead of the European elections-Place Publique- Parti Socialiste
6min

Politique

Européennes 2024 : après le 1er mai, la bataille pour l’hégémonie à gauche se durcit

Quelques mois après la fin de la Nupes, la prise à partie de Raphaël Gluckmann tête de liste socialiste-Place Publique lors d’un rassemblement du 1er mai à Saint-Etienne, relance le débat sur l’existence de « deux gauches irréconciliables ». Entre stratégie électorale et concurrence pour l’électorat de gauche, l’union semble plus lointaine que jamais.

Le

Police operation “Place Nette” secteur Las Planas a Nice
5min

Politique

JO Paris 2024 : les recommandations du Sénat vont éviter le crash de la lutte antidrone

Depuis un an et demi, le sénateur LR Cédric Perrin s’inquiète des failles du système de lutte antidrone qui sera déployé lors des Jeux Olympiques. Elu à la tête de la commission de Affaires étrangères et de la Défense du Sénat en octobre dernier, il avait diligenté une mission d’information confidentielle sur le sujet. Ce jeudi, il indique que la Direction générale de l’armement a suivi ses recommandations.

Le