Loi immigration : « Le texte de la commission des lois de l’Assemblée ne nous convient pas », affirme Geoffroy Didier

Avant l’examen du projet de loi immigration à l’Assemblée nationale ce lundi 11 décembre, Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains a dénoncé un texte du « en même temps », sans dire si les députés de son parti voteront la motion de rejet.
Stephane Duguet

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Le projet de loi immigration pourrait être rejeté avant même d’être débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale ce lundi. Les députés étudieront une motion de rejet préalable déposée par les écologistes à partir de 16 heures. Pour le moment, les parlementaires Les Républicains et Rassemblement National entretiennent le flou. Ils ne disent pas clairement s’ils voteront cette motion alors que leurs voix permettraient son adoption.

« Je ne peux pas vous dire encore, il y aura une décision collégiale cet après-midi », élude Geoffroy Didier, secrétaire général délégué Les Républicains invité de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. Le député européen insiste néanmoins : « Ce texte dans sa version de la commission des lois de l’Assemblée nationale ne nous convient pas, parce qu’il a détricoté la version convenable obtenue par la majorité de droite au Sénat ».

Opposition à la copie de Gérald Darmanin

Les Républicains estiment que ce texte ne permet pas d’avoir « moins d’immigration » et fustigent un texte « du en même temps, c’est-à-dire un zeste de fermeté et une explosion des régularisations », critique Geoffroy Didier. Selon le secrétaire général délégué de LR, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est « un ministre de droite avec une majorité de gauche », dont il est « prisonnier ».

Lors de leur niche parlementaire du 7 décembre à l’Assemblée nationale, Les Républicains avaient échoué à faire adopter une proposition de loi constitutionnelle sur l’immigration pour « reprendre la main et être souverain en matière migratoire ». « M. Darmanin a fait rejeter le projet de loi constitutionnel avec les amis de M. Mélenchon », dénonce celui qui est aussi conseiller régional d’Ile-de-France. Cette proposition de loi, également déposée au Sénat par les sénateurs LR, sera débattue demain au Palais du Luxembourg.

Sanction des élus LR proches du gouvernement

Accusés par le sénateur communiste de Paris Ian Brossat d’avoir rendu une copie semblable à « un tract du Front National », Les Républicains par la voix de Geoffroy Didier se défendent. « Nous sommes différents du Rassemblement National. Je n’ai jamais été pour l’immigration zéro. Je suis pour qu’on retrouve la souveraineté migratoire et qu’on décide à l’Assemblée nationale et au Sénat du nombre d’immigrés qu’on veut faire venir. Autre différence avec le RN, je suis très attaché à la tradition d’accueil des réfugiés politiques qui font l’honneur de la France ».

Concernant l’unité des Républicains sur ce texte, Geoffroy Didier rappelle qu’il existe « toujours des sensibilités différentes », reconnaissant que le vote sur la motion de rejet sera une clarification de la ligne de son parti. Dans le sillage de ce qu’a annoncé Eric Ciotti, président des LR, dans Le Parisien, il réaffirme que des sanctions seront prises contre les élus de son parti ayant participé à la rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing, au mois d’août, au lieu de venir à celle des Républicains. « Chacun fait ces choix politiques, encore faut-il les assumer derrière », prévient Geoffroy Didier qui ne dit pas s’ils seront exclus ou non et que cette décision revient au président du parti.

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