Loi immigration : les conditions d’un accord « ne sont pas encore réunies », considère Hervé Marseille

Le président du groupe sénatorial Union centriste prévient : les députés comme les sénateurs vont devoir faire « des concessions » sur le projet de loi immigration. Il juge les compromis « possibles », « mais pas sur des choses essentielles ». Le sénateur s’inquiète par ailleurs de la convocation rapide d’une commission mixte paritaire, estimant que ce calendrier peut « être source de complications ».
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les consultations ont repris entre le gouvernement et les groupes parlementaires, en particulier avec la droite et le centre du Sénat, en vue de dégager une majorité politique pour la commission mixte paritaire de lundi. « On peut aboutir à un accord mais les conditions ne sont pas encore réunies pour qu’il y ait un accord parce que ce sont des sujets qui sont difficiles », témoigne sur Public Sénat Hervé Marseille, le président de l’Union centriste, qui s’est entretenu à la mi-journée ce mercredi avec la Première ministre.

Deux dispositions posent difficulté aux yeux du gouvernement dans la version sénatoriale du projet de loi sur l’immigration, relate le sénateur. Le durcissement de l’accès à la nationalité française et le bénéfice des allocations, qui seraient conditionnées à cinq années de résidence régulière sur le territoire, selon le texte voté par le Sénat en novembre. Autre sujet de discorde, l’aide médicale d’État, restreinte, peut être évacuée de l’équation, si elle fait l’objet d’une réforme dans un texte dédié l’an prochain.

« Cette précipitation peut être une source de complications »

« Il faut pouvoir faire des concessions, je pense qu’on ne peut pas faire non plus n’importe quoi car c’est le fruit d’un compromis », rappelle Hervé Marseille. Avant le coup de tonnerre du rejet à l’Assemblée nationale, le projet de loi avait déjà mis à rude épreuve la cohésion de la majorité sénatoriale LR-centristes sur plusieurs articles.

« Je pense qu’il y a un certain nombre de compromis possibles, mais pas sur des choses essentielles », insiste le sénateur. Le dialogue va donc se poursuivre avec LR. « Chacun va évaluer jusqu’où il est prêt à aller pour trouver un accord, et on reverra certainement la Première ministre », poursuit-il. Hervé Marseille rappelle au passage qu’il ne suffit pas de créer les conditions d’un compromis dans la commission mixte paritaire. Encore faut-il que ses conclusions soient acceptées dans les deux chambres. « C’est un exercice difficile », résume le sénateur des Hauts-de-Seine.

Dès lors, la majorité sénatoriale regrette le tempo imposé par le gouvernement et ses députés. Gérard Larcher, le patron des LR Bruno Retailleau et Hervé Marseille auraient souhaité davantage de temps pour préparer ce rendez-vous. « L’exécutif veut aller vite, il veut en finir, cette précipitation peut être une source de complications », s’inquiète le chef des sénateurs centristes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Loi immigration : les conditions d’un accord « ne sont pas encore réunies », considère Hervé Marseille
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Loi immigration : les conditions d’un accord « ne sont pas encore réunies », considère Hervé Marseille
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Loi immigration : les conditions d’un accord « ne sont pas encore réunies », considère Hervé Marseille
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le