Un millier de personnes se sont rassemblées dimanche près de l'Assemblée nationale à Paris pour dénoncer le controversé projet de loi immigration et asile, à la veille de son examen par les députés, a constaté une journaliste de l'AFP.
Lancée à l'initiative du BAAM (Bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants), cette manifestation - qui a réuni 1.000 personnes, selon la préfecture de police - a été rejointe par une cinquantaine d'organisations, du mouvement Génération-s de Benoît Hamon au Parti communiste, en passant par Act-Up.
Les manifestants, qui s'étaient donné rendez-vous devant le Palais Bourbon, ont finalement été contraints de manifester sur une place à proximité, l'accès à l'Assemblée ayant été barré par un dispositif policier.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la porte de l'Assemblée nationale a été taguée avec l'inscription "accueil de merde", en référence au projet de loi.
"Le texte va être discuté demain et il nous semblait urgent d'être là aujourd'hui pour appeler les députés LREM à rejeter cette loi. On sait que ce projet de loi a divisé au sein même du mouvement majoritaire, alors on veut encourager ces députés à ne pas le voter", a déclaré à l'AFP Héloise Mary, présidente du BAAM.
Cette loi "va sanctionner plus durement les demandeurs d'asile. C'est une honte pour le pays des droits de l'Homme", a dénoncé Frédérique, 50 ans et militante au PCF.
De nombreux sans-papiers africains étaient présents, parmi lesquels Abderrahman, 45 ans, originaire de Mauritanie: "Cela fait huit ans que je suis en France. Je travaille et je n'ai toujours pas de papiers", a-t-il déploré.
Au milieu de la place, un mur en carton avait été dressé, avec ces mots inscrits dessus: "Et pierre par pierre, mur par mur". Il a ensuite été détruit par des militants.
Porté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le projet de loi est décrié par les associations et divise jusqu'au sein de la majorité. Parmi les mesures les plus critiquées : l'allongement de la durée maximale de rétention pour les étrangers en attente d'expulsion et la réduction du délai d'appel pour les déboutés notamment.