La grève des professeurs des écoles contre le projet de loi Blanquer était suivie, ce jeudi, par 15% des enseignants selon le ministère de l'Éducation (25% pour syndicat SNUipp-FSU). Le texte, qui sera examiné par la Haute assemblée le mois prochain, était aussi au menu des questions d’actualité au gouvernement, aujourd’hui.
S’adressant au ministre de l’Éducation, la sénatrice communiste Céline Brulin a fait part de son inquiétude « au prétexte d’un vague intérêt pédagogique, de voir apparaître une rationalisation et une mutualisation des écoles. « Avec des conséquences graves : de gros établissements éloignés des familles portant le coup de grâce aux écoles rurales » a-t-elle déclaré.
Le projet de loi Blanquer prévoit en effet la création d’« établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux » (EPSF). Cette nouvelle organisation fait craindre la disparition des directeurs d'école puisque le texte indique que le chef de cet établissement « exerce simultanément les compétences attribuées au directeur d'école », assisté d'adjoints « dont un au moins est chargé » du premier degré.
« C’est un point parmi d’autres de la loi. Et cette loi a une dimension sociale très accentuée » a d’abord fait valoir Jean-Michel Blanquer en faisant référence à l’instruction obligatoire dès 3 ans.
Au sujet des EPSF, le ministre a rappelé « qu’il s’agissait d’une option ». « Ce n’est sûrement pas quelque chose d’obligatoire. C’est quelque chose qui réclamera l’accord et du conseil des écoles, donc des principaux intéressés, et du collège bien entendu ; mais aussi des élus locaux » a-t-il détaillé.
Jean-Michel Blanquer a également ouvert la porte « à une amélioration » du texte, lors du débat au Sénat au mois de mai. « Ce point-là qui peut être discuté, et je suis prêt à en discuter, n’est sûrement pas fait pour abîmer les écoles rurales et certainement pas non plus pour affaiblir les directeurs » a-t-il conclu.