Article premier de la loi et mesure phare du texte : la suppression du numerus clausus et de l’année de PACES pour les étudiants de médecine. Selon la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, sept étudiants sur dix inscrits en médecine échouent en première année. La ministre a précisé les contours de la future suppression du numerus clausus et son remplacement. « L’idée de ces articles un et deux c’est de faire en sorte que l’on puisse démarrer ses études dans son université de proximité, avant de rejoindre un Centre hospitalier universitaire (CHU) et de suivre le cœur de sa formation médicale. Et ensuite, en diversifiant les stages, d’avoir des jeunes qui puissent retourner dans leurs territoires et qui ne soient plus obligés de vivre neuf à quinze ans dans des métropoles avec des CHU », a-t-elle expliqué.
« Les moyens sont en train d’être chiffrés »
Enjeux liés à la suppression du numerus clausus : le nombre de médecins formés et leurs installations dans les territoires ruraux. « Nous n’avons jamais eu autant de médecins […] Nous avons dans la loi beaucoup de mesures qui visent à renforcer l’attractivité, qui ne passent pas que par des mesures financières. Force est de constater que les mesures mises en place ces dernières années ne sont pas suffisantes », a indiqué Agnès Buzyn.
« Au-delà de l’aspect financier, nous misons sur la qualité de vie au travail. […] Il faut une qualité de vie au travail augmentée. Il n’y a plus que 5% des médecins qui sortent de l’internat et qui souhaitent s’installer en exercice libéral isolé », a-t-elle lancé, tandis que la sénatrice communiste du Val-de-Marne Laurence Cohen a proposé « d’imaginer un conventionnement pour fixer un nombre de médecins par région ».
Interrogée par les sénateurs, la ministre Frédérique Vidal a répondu sur les financements pour mettre en place les mesures évoquées. « ll va y avoir besoin de moyens supplémentaires. Des moyens très importants de façon transitoire. Il y a la question aussi de la modification des épreuves. De ce point de vue-là, les universités et facultés de médecine sont en train de discuter pour savoir comment se mettent en place les épreuves avec probablement une liste d’admissibilité et une liste d’admission. Les moyens sont en train d’être chiffrés ».
« Je ne suis pas la ministre qui a rêvé d‘arriver ici pour fermer des maternités »
Interpellée sur les fermetures de maternités par plusieurs sénateurs, Agnès Buzyn s’est par ailleurs défendue de toute suppression volontaire de maternités. « Nous avons 50000 enfants en moins qui naissent chaque année, quand on considère qu’une maternité moyenne fait un millier d’accouchements par an, on voit l’impact sur l’offre de soins. Mon idée est donc évidemment de préserver le plus longtemps possible des activités de maternités quand je le peux mais quand une maternité ne fonctionne plus qu’avec des intérimaires et que les listes de gardes ne sont pas pourvues, en réalité nous n’avons pas d’autres moyens que de la fermer. […] Mais sachez que je ne suis pas la ministre qui a rêvé d’arriver ici pour fermer des maternités », a-t-elle expliqué.
Agnès Buzyn : « Quand une maternité ne fonctionne plus qu’avec ces intérimaires, nous n’avons pas d’autres moyens que de la fermer »