Alors que la loi Schiappa sur les violences sexuelles et sexistes est examinée au Sénat, le gouvernement a finalement renoncé à instaurer une atteinte sexuelle avec pénétration dans le texte.
« Le gouvernement a bien fait » déclare Didier Guillaume, sénateur RDSE de la Drôme. « Le gouvernement et Marlène Schiappa ont entendu les difficultés d'interprétation que cela pouvait créer ».
Le sénateur se félicite, mais nuance tout de même : « Dans un pays comme le nôtre, en 2018, être amené à faire une loi sur le sujet, c’est que le pays va mal ». « On voit bien ce qui se passe dans tous les territoires de France, on voit bien qu’il y a des agressions sexuelles, il n’y a pas un jour sans que des faits soient révélés » explique-t-il.
« Je soutiens que le délai de prescription soit allongé. Si j’étais jusqu’au-boutiste, je dirais : zéro délai de prescription pour les viols et les agressions sexuelles » indique-t-il, et rappelle qu’un enfant qui est violé est marqué toute sa vie.
Concernant le débat sur la limite d’âge du consentement, Didier Guillaume n’est pas « favorable pour mettre un seuil d’âge ». La limite de 13 ans a été évoquée au Sénat, notamment par Laurence Rossignol. « C’est le problème des limites. Pourquoi à 12 ans et 11 mois, on serait concerné, et à 13 ans et 1 mois, la fille ce n’est pas un bébé ? ».
« Il faut, pour employer des mots crus, que tout le monde sache qu’après cette loi, lorsqu’on met le sexe d’un homme dans la bouche, dans le vagin, dans l’anus, c’est un crime » tranche-t-il.