Loi sécurité globale : « On a besoin de réécrire l’article 24 », affirme Xavier Iacovelli
Après son adoption à l’Assemblée nationale, la très décriée loi sécurité globale arrivera au Sénat en janvier. Le sénateur de la majorité présidentielle, Xavier Iacovelli, plaide comme ses collègues de droite, pour une modification de l’article 24. 

Loi sécurité globale : « On a besoin de réécrire l’article 24 », affirme Xavier Iacovelli

Après son adoption à l’Assemblée nationale, la très décriée loi sécurité globale arrivera au Sénat en janvier. Le sénateur de la majorité présidentielle, Xavier Iacovelli, plaide comme ses collègues de droite, pour une modification de l’article 24. 
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Au Sénat, un consensus très net se dégage pour la réécriture de la loi sécurité globale dont l’article 24 a soulevé de fortes inquiétudes quant au respect de la liberté de la presse. « Il faut sortir des ambiguïtés », concède également le sénateur de la majorité présidentielle, Xavier Iacovelli (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants).

« Pour sortir de cette ambiguïté, on a besoin de réécrire l’article 24, il faut le déconnecter de la question de la liberté de la presse, ça ne doit pas être lié, il faut préserver la liberté de la presse », poursuit le sénateur tout en saluant le travail réalisé par ses collègues de l’Assemblée nationale. Reste que, selon lui, cette liberté n’est « pas encore assez affirmée » en l’état actuel du texte.

Cet article si décrié prévoit de pénaliser d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » de membres des forces de l’ordre en intervention, quand elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique ».

La droite, majoritaire à la Haute-Assemblée, tient la même position tout en portant la volonté de protéger les forces de l’ordre. Dans l’émission Audition publique, le président du Sénat, Gérard Larcher, déclare à ce sujet que le texte « doit conforter les journalistes, et respecter leur mission qui est d’informer en toute liberté ».

Le sénateur LR de la Manche, Philippe Bas, juge néanmoins la mesure « inapplicable et inconstitutionnelle », dans les colonnes du Monde. Elle constituerait de surcroît « un vrai marché de dupes pour les policiers, qui n’en retireraient aucune protection ! Et une atteinte à la liberté de la presse ». « Le Sénat devra le corriger », assure-t-il.

Sur France inter, ce mercredi, le président du groupe Les Républicains, Bruno Retailleau, assure « travailler à une rédaction […] on va faire en sorte de clarifier les choses notamment pour dégager les journalistes de ce qui pourrait être en réalité un empêchement de faire son travail ».

La gauche s’oppose avec force à cette loi. Après le violent démantèlement d’un campement de migrants dont les images ont beaucoup choqué, le président du groupe écologiste y voit une preuve « qu’il est nécessaire d’avoir des images non floutées » sans quoi il serait difficile voire impossible de dénoncer les violences policières. La maire de Paris a, elle, alerté contre « un problème démocratique » tout en espérant qu’en dernier recours que « le Conseil constitutionnel s’en saisira et dira ce qu’il a à dire sur la question de nos libertés ». Le Premier ministre a annoncé hier à l’Assemblée nationale qu’il saisira, lui-même, le Conseil constitutionnel sur l’article 24.

Lors des questions d'actualité au gouvernement au Sénat, Jean Castex a défendu la loi Sécurité globale, « une excellente loi » et  il ajoute « l’article 24, dont je ne doute pas que le Sénat l’examinera dans un souci de le clarifier, n’a pas d’autre but que de protéger les forces de sécurité, sans porter en quoi que ce soit atteinte à la liberté sacrée de la presse et à la liberté d’expression »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01217179_000043
7min

Politique

Conflit entre Israël et l’Iran : quel rôle peut jouer la France ?

Depuis les premières frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens, la France a reconnu le droit d’Israël à se défendre. Dans un contexte de dégradation des relations diplomatiques entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, la France n’a, toutefois pas encore, participer aux opérations de défense de l’Etat hébreu.

Le

Loi sécurité globale : « On a besoin de réécrire l’article 24 », affirme Xavier Iacovelli
3min

Politique

Congrès du PS : « le Parti socialiste devrait prendre ses distances » avec les propos de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon, estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le député (LFI) et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a réagi à la déclaration de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon lors du Congrès du PS, le traitant de « salopard antisémite ». Éric Coquerel et la France insoumise demandent au Parti socialiste de « prendre ses distances » avec cette déclaration.

Le

Loi sécurité globale : « On a besoin de réécrire l’article 24 », affirme Xavier Iacovelli
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le