Loto du patrimoine : « On m’envoie au combat et on me tire une balle dans le dos ! » dénonce Stéphane Bern

Loto du patrimoine : « On m’envoie au combat et on me tire une balle dans le dos ! » dénonce Stéphane Bern

C’est un nouveau coup de gueule de l’animateur télé. Il dénonce auprès de publicsenat.fr la décision du gouvernement d’annuler 25 millions d’euros de crédits pour le patrimoine. « On me saborde » déplore Stéphane Bern. Celui qui est chargé du loto du patrimoine a appelé Emmanuel Macron, qui n’était « pas au courant ».
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Comme une impression de déjà-vu. Il ne souhaitait pas forcément s’exprimer. Mais Stéphane Bern prend la parole pour défendre son loto du patrimoine.

L’an dernier, c’est la taxation de ce loto, finalement maintenue mais compensée à hauteur de 21 millions d’euros, qui l’avait poussé à un coup de gueule. Cette année, c’est un « tour de passe-passe » budgétaire, selon les mots du président PS de la commission des finances du Sénat, Vincent Eblé, qui l’amène à s’exprimer.

« Une escroquerie », dénoncent les sénateurs

Dans le projet de loi de finances rectificative 2019, examiné ce lundi 18 novembre, en fin de journée, par la Haute assemblée, le gouvernement a décidé d’annuler discrètement 25 millions d’euros de crédits alloués au patrimoine. Soit un peu plus que les 22 millions d’euros qu’a rapportés le loto du patrimoine à la Fondation du patrimoine en 2018 (voir notre article pour plus de détails). « Une escroquerie », dénonce le rapporteur LR du budget au Sénat, Albéric de Montgolfier.

S’il « reste calme », en réalité, Stéphane Bern apprécie peu « ce choix budgétaire de Bercy ». Le gouvernement profiterait ainsi de la générosité des Français pour faire autant d’économies. Un choix qui, s’il se confirme, pourrait bien risquer de décourager les Français de jouer au loto du patrimoine. « On me saborde. On m’envoie au combat et on me tire une balle dans le dos ! » déplore Stéphane Bern, interrogé par publicsenat.fr.

« J’ai informé le chef de l’Etat. Il n’était pas au courant »

En se voyant confier, en mai 2018, par Emmanuel Macron, cette loterie en faveur de la préservation du patrimoine, l’animateur télé et radio n’imaginait sûrement pas monter ainsi au créneau. Face à cette nouvelle mauvaise surprise, Stéphane Bern a décidé d’en parler « à qui de droit ». Pas le ministre de la Culture, Franck Riester. Mais directement à Emmanuel Macron. « J’ai informé le chef de l’Etat, auprès de qui j’avais obtenu un arbitrage favorable l’an dernier. Il n’était pas au courant » affirme l’animateur télé.

« Je compte bien obtenir le même arbitrage cette année. Je ferai en sorte que soit la compensation des taxes soit pérennisée, soit je demande définitivement l’abrogation de ces taxes sur le loto du patrimoine » explique Stéphane Bern, bien décidé à ne pas lâcher l’affaire. Il espère que sa prise de parole fera bouger les choses, pendant qu’il en est encore temps. Précision utile du présentateur : « Le Président m’a dit qu’il allait s’en occuper ». Reste à voir pour quel résultat.

Pour l’heure, Stéphane Bern garde ce nouveau coup au travers de la gorge. « Il ne faut pas me prendre comme ça à rebrousse-poil », prévient-il, « je défends le patrimoine. C’est l’une des rares industries qui marche, qui n’est pas délocalisable et nourrit, directement et indirectement, 500.000 personnes en France ». De quoi peut-être faire changer d’avis l’exécutif… ou pas. Lundi, en fin de journée, les sénateurs sont revenus sur cette décision et ont rétabli les 25 millions d’euros de crédits pour le patrimoine. Une décision prise contre l’avis du gouvernement (voir notre article sur le sujet).

En séance, le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt a assuré que ce parallélisme n’était que « le fruit du hasard ». « Il n’y a aucune volonté du gouvernement de substituer l’un à l’autre » selon le membre du gouvernement. Il soutient qu’« aucun projet pour lequel l’Etat s’est engagé à un financement n’est remis en cause ». Les députés, qui ont le dernier mot, pourront revenir sur le vote du Sénat, lors du retour du texte à l’Assemblée nationale.

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