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LR : Bruno Retailleau veut remettre les adhérents au cœur du projet

Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.
Simon Barbarit

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Samedi après-midi, Bruno Retailleau va s’offrir un bain de foule à la maison de la mutualité à Paris en clôture du premier conseil national de LR depuis son élection à la tête du parti, le 18 mai. Le matin, la partie « statutaire » du Conseil national se tiendra à huis clos. Le Conseil national validera la composition des instances pour le moins stratégiques du Conseil national d’investiture et le bureau politique.

Pour mémoire, il y a quelques semaines, le ministre de l’Intérieur avait annoncé la désignation de ses proches, François-Xavier Bellamy comme vice-président des Républicains et celle d’Othman Nasrou comme secrétaire général, en lieu et place d’Annie Genevard, l’actuelle ministre de l’Agriculture, qui avait émis le souhait de quitter ce poste. Deux sénatrices avaient aussi été nommées porte-parole, Agnès Evren et Alexandra Borchio Fontimp, respectivement élues de Paris et des Alpes-Maritimes. L’ancien Premier ministre, Michel Barnier à l’origine de la première nomination de Bruno Retailleau à Beauvau, a été nommé président du Conseil national.

Largement battu dans la course à la présidence, Laurent Wauquiez s’était vu proposer un poste de vice-président, selon Bruno Retailleau. L’entourage du député avait, toutefois, démenti cette proposition. Deux de ses proches du député, le maire de Valence Nicolas Daragon et la vice-présidente des députés LR Justine Gruet, avaient été nommés aux postes de secrétaires généraux adjoints.

La réorganisation du parti et de son mode de fonctionnement se fera, aussi, au travers différents pôles qu’un certain nombre d’élus auront la charge de conduire. Un pôle sera particulièrement scruté, celui de l’animation de la vie militante. Deux jours après son élection, devant le groupe LR du Sénat, le patron du parti avait souligné la nécessité d’avoir « un projet, de le conforter et d’en faire une machine électorale », après avoir constaté « la ferveur » de la part des militants durant la campagne.

« Nous sommes confrontés, comme les autres formations politiques, à l’appréhension des Français lorsqu’il s’agit d’adhérer à un parti. Cette faiblesse des partis est une tradition française que l’on ne retrouve pas dans d’autres pays occidentaux. J’ai toujours dit qu’à Bruno Retailleau qu’il fallait restructurer le parti autour des militants à la manière d’un think tank », souligne le sénateur LR, Max Brisson. « Bruno a bien insisté sur l’écoute des adhérents », confirme la sénatrice Pascale Gruny.

Candidature à la présidentielle : le mode de désignation sera laissé aux militants

Le choix du mode de désignation du candidat LR à la présidentielle devrait, à ce titre, revenir entre les mains des membres du parti. Actuellement, les statuts prévoient l’organisation de primaires pour désigner le candidat à la présidentielle, « mais les adhérents n’en veulent plus. Et ça crée de l’animosité entre les équipes des candidats », note Pascale Gruny.

Une révision des statuts, dont le mode de désignation du candidat à la présidentielle, est prévue cet été. Ils seront soumis au vote des adhérents lors du congrès LR des 6 et 7 septembre au Port-Marly (Yvelines).

Samedi, « le président Retailleau va fixer une feuille de route. Personnellement, je pense que ce qui sera affirmé dans les statuts c’est que le mode de désignation sera laissé aux militants, car pourquoi s’enfermer dans une règle qui peut être adaptée selon une situation ».

Le principe des primaires sortirait des statuts pour aller dans le règlement intérieur, de manière à permettre « plus de souplesse sur la forme », sur le corps électoral, le mode de scrutin et bien sûr les conditions pour pouvoir être candidat, confiait, il y a quelques semaines, une source interne à la direction des LR.

« On a une fenêtre de tir »

Le conseil national se clôturera par un discours du président de LR aux alentours de 15 heures. Bruno Retailleau devrait sortir des thèmes régaliens qui lui sont chers pour développer d’autres propositions en matière de justice sociale ou d’écologie. L’ancien sénateur a d’ailleurs lancé, la semaine dernière, le lancement d’une campagne d’adhésion au parti qui s’adresse aux « honnêtes gens », plaidant notamment pour l’instauration d’une aide sociale plafonnée afin de différencier les revenus du travail de ceux « de l’assistance ».

Quant à l’écologie, « c’est celle du bon sens » qui est mise en avant par la droite ces derniers temps. Une écologie « compatible avec les valeurs de droite » que détaillait en 2021, le président de LR, Bruno Retailleau dans son livre, « Aurons-nous encore de la lumière en hiver ? » (ed. de l’Observatoire), dans lequel il pourfendait les adeptes de la décroissance et plaidait pour un mix énergétique décarboné, nucléaire et énergie renouvelable. Une écologie « qui conjugue préservation de notre environnement, politique de lutte contre le réchauffement climatique avec l’économie », résumait-il dans une interview au Point.

« Nous devons réorganiser nos instances pour être en ordre de marche pour 2027. Ça fait presque 20 ans qu’on n’a pas gagné d’élection. Là, on a une fenêtre de tir », conclut Pascale Gruny.

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