La numéro deux de LR, Virginie Calmels, a regretté jeudi que le tract du parti titré "Pour que la France reste la France" n'ait pas été validé par les instances dirigeantes "créées par Laurent Wauquiez", y voyant "un dysfonctionnement".
Elle l'a par ailleurs jugé "un peu déséquilibré" et "peut-être inutilement anxiogène" tout en soulignant que le slogan a été "utilisé à maintes reprises par François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, y compris même par Emmanuel Macron". "Il faut sortir des caricatures et des raccourcis. Je pense que beaucoup de Français ont envie que la France reste la France", a-t-elle estimé sur France Inter.
Virginie Calmels a indiqué ne pas avoir validé ce tract et a trouvé "dommage que sur des sujets comme un tract et plus généralement comme nos positions politiques, ça n'ait pas fait l'objet d'une validation par les instances qu'il (Laurent Wauquiez, NDLR) a lui-même créées".
"Pour moi, c'est un dysfonctionnement, et j'espère que nous y remédierons collectivement. J'ai toujours pensé qu'on était plus intelligents à plusieurs que tout seul", a-t-elle ajouté, estimant que "l'objectif et la mission de Laurent Wauquiez, c'est de rassembler l'ensemble des sensibilités de la droite", une "famille politique bien abîmée".
Sur le fond, elle a regretté que le chômage soit le "grand absent" de ce tract, "un peu déséquilibré à (son) avis car il ne parle que de sujets régaliens et pas assez, de (son) point de vue, d'économie".
Il est aussi "peut-être inutilement anxiogène, je m'interroge parce que je ne suis pas certaine qu'il puisse encore avoir de l'impact pour convaincre des électeurs", a-t-elle poursuivi.
Elle a en outre plaidé pour "une droite équidistante" de la politique menée par Emmanuel Macron et de celle proposée par le Front national, "sans pencher d'un côté ni pencher de l'autre".
"Pour résumer je suis pour une forme de droite décomplexée, oui, pas pour une droite populiste ou extrémiste", a-t-elle dit.
"Je me battrai toujours pour éviter toute porosité avec le Front national", a-t-elle insisté, soulignant plus tard auprès de l'AFP que "dans notre famille politique, nous sommes tous d'accord pour lutter contre l'immigration".
Sur RTL, le député LR du Lot Aurélien Pradié a dit "ne pas partager totalement ce slogan" du tract mais a vu comme une "chance de la droite" d'avoir "des personnalités et des sensibilités différentes".
Il est "grand temps qu'on pose des mots sur les choses, qu'on arrête cette aseptisation permanente du débat, qu'on ne laisse pas notamment aux extrêmes la seule faculté à traiter de quelques sujets qui préoccupent les Français", a-t-il estimé.
Autre réaction de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, dans les colonnes du Parisien: "il faut se méfier des slogans. Le pire pour nous serait de remplacer la pensée par des tracts".
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