LR : « Ce qui manque chez tous les candidats, c’est une vision de la France », selon Jean Leonetti

LR : « Ce qui manque chez tous les candidats, c’est une vision de la France », selon Jean Leonetti

Invité de la matinale de Public Sénat, Jean Leonetti est revenu sur la situation de son parti, Les Républicains, qu’il juge très difficile. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy ne sent pas de « souffle » chez les candidats actuels et craint une implosion du parti si le candidat LR ne se qualifie pas au 2ème tour de l’élection présidentielle.
Louis Mollier-Sabet

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Depuis le début du feuilleton de la désignation d’un candidat LR à la présidentielle, Jean Leonetti est le grand avocat d’une primaire, qu’il a tenté d’organiser jusqu’au vote des militants du 25 septembre dernier, qui a finalement tranché en faveur d’un congrès fermé. Depuis, au moins, « l’objectif d’avoir un seul candidat est rempli. » Mais le maire d’Antibes n’en démord pas, ce choix est une « erreur » : « À l’élection présidentielle, on parle au peuple. Or, on s’est repliés sur le parti, on a verrouillé vis-à-vis des sympathisants et on a exclu le centre-droit, nos alliés à l’Assemblée, au Sénat et aux élections locales et législatives. »

« Je vous décrirai [cette implosion] si nous ne sommes pas au 2ème tour »

Jean Leonetti va même plus loin en diagnostiquant une faiblesse structurelle de son parti : « Quand on est fort, on ouvre. LR ne se sent pas suffisamment fort et n’a pas complètement tort. » D’après lui, si LR est « une force politique territorialisée et implantée dans ce pays », les sympathisants sont soumis à « une double tentation » : « La première c’est Zemmour qui fait son show d’un côté qui érode la partie la plus à droite de notre mouvement. De l’autre côté il y a les initiatives de Bayrou et Philippe qui nous mettent en difficulté. Notre manque d’ouverture et notre retard dans la désignation sont préjudiciables. »

L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy craint que son parti ne se « replie sur la fraction la plus conservatrice de son électorat » et perde « des parts de marché électoral permanentes. » Des craintes qui pourraient se traduire par un départ de Jean Leonetti ? « J’ai toujours été minoritaire dans mon parti, je ne suis pas gêné de l’être encore. On n’a jamais raison contre son parti, c’est la loyauté, je ne quitterai pas LR. » S’il ne quittera pas le navire, le maire d’Antibes ne se montre pas très serein sur son état pour autant et n’exclut pas le naufrage : « Je vous décrirai [cette implosion] si nous ne sommes pas au 2ème tour. Là nous serons en grande difficulté parce que nous perdrons la crédibilité à gouverner le pays, cela deviendra compliqué. »

Mais au fond, la situation du parti n’est même pas ce qui semble le plus inquiéter Jean Leonetti : « L’important ce n’est pas le parti, c’est le pays. Ce qui me manque chez tous les candidats, c’est cette vision de la France. C’est très intéressant le permis à point, 100 euros de plus ou de moins, mais quand on veut être Président de la République, on porte une destinée pour une Nation. Je ne sens pas ce souffle pour créer un enthousiasme, un élan. Nous perdons notre temps à savoir qui est le meilleur dans les sondages. » Les candidats en question apprécieront.

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