Les Républicains (LR) ont dénoncé lundi un "budget anti-pouvoir d'achat" et "brouillon", sans "réforme profonde de la sphère d'État", après les annonces gouvernementales sur la loi de finances pour 2019.
Le deuxième budget du quinquennat Macron se traduira selon Bercy par un allègement d'impôts de six milliards d'euros pour les ménages, malgré des hausses de taxes sur les carburants et le tabac, évaluées au total à 2,3 milliards d'euros.
Mais selon le patron des députés LR Christian Jacob, ce chiffre de 6 milliards est "de la monnaie de singe" et pour Éric Woerth, président de la commission des Finances de l'Assemblée, il est "faux". Notamment "le gouvernement oublie le gel des pensions et des prestations familiales" (perte de 3 milliards d'euros d'après ses calculs), ainsi que l'effet du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu (2,2 milliards, selon lui), a-t-il affirmé en conférence de presse.
Ce projet de budget est "brouillon" et "au bout du compte, les Français jugeront", a ajouté l'ancien ministre du Budget, qui chiffre au total à 0,3 milliard la perte de pouvoir d'achat induite.
Le vice-président de LR Damien Abad a dénoncé dans un communiqué "un budget à l'image du macronisme, en trompe-l'œil, où les illusions de baisses d'impôt laissent place à la réalité d'un pouvoir d'achat en berne".
"La hausse de la CSG et le prélèvement à la source, c'est la France de Bercy qui étouffe la France des milieux de cordée. La hausse des taxes sur le carburant, c'est la France de l'entre-soi qui méprise la France des territoires", a accusé le député de l'Ain.
La présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a de son côté jugé sur franceinfo que le projet de budget n'était "ni vraiment courageux, ni vraiment ambitieux. C'est un budget qui pratique le rabot sur la dépense publique et ne pratique pas la reforme profonde de la sphère État".
"On a besoin d'une cure d'amaigrissement de l'État, de baisses des dépenses de fonctionnement, et c'est ça qui permettra des baisses durables d'impôts, pas les tours de passe-passe du gouvernement", a-t-elle développé.
"Cette politique fiscale fait au moins deux victimes: les retraités, qui voient la non-indexation de leur pension et donc une perte de 3 milliards d'euros après avoir déjà subi l'augmentation de la CSG, et aussi tous ceux qui prennent leur voiture, parce que ce sera aussi 3 milliards d'augmentation sur les carburants", a commenté la porte-parole du parti, Laurence Sailliet.
"Il faut savoir que 7 salariés sur 10 prennent leur voiture pour aller travailler. Quand le gouvernement nous dit qu'il mène une politique fiscale en faveur du travail, c'est tout simplement un mensonge", a-t-elle insisté.