LREM: la succession de Castaner est ouverte

LREM: la succession de Castaner est ouverte

Moins d'un an après avoir porté Christophe Castaner à sa tête, La République en marche doit se chercher un nouveau délégué...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Moins d'un an après avoir porté Christophe Castaner à sa tête, La République en marche doit se chercher un nouveau délégué général avec le départ de son patron pour Beauvau, ouvrant une période d'incertitude à l'approche des élections européennes.

"Je n'avais jamais été un homme de parti, d'appareil. Ce n'était pas mon histoire". C'est sur ce constat, formulé dans une lettre aux adhérents du parti, que l'ex-socialiste, nommé mardi au ministère de l'Intérieur, a clos son mandat de chef des marcheurs, après seulement 11 mois en poste.

"Dans les jours qui viennent", M. Castaner quittera donc ses fonctions, exercées d'abord à contre-coeur mais qu'il a "appris à aimer passionnément", a-t-il assuré en entrant à Beauvau.

Impossible en effet de cumuler des prérogatives de chef de parti et de ministre en charge de tenir les ciseaux du prochain redécoupage électoral.

M. Castaner, proche d'Emmanuel Macron, laisse un mouvement toujours en structuration, en quête d'un ancrage local déterminant en vue des élections municipales de 2020. A plus court terme, il s'était également lancé dans une tournée des capitales européennes pour nouer des alliances en vue du scrutin continental en mai 2019.

Il y a donc urgence à mettre en route rapidement sa succession, convenaient à l'unisson mardi plusieurs cadres du parti.

Dans l'immédiat, un bureau exécutif doit se réunir, a priori vendredi, pour désigner une direction provisoire. Le député de Paris Pierre Person, membre du "burex" en charge de la préparation des élections, a fait savoir qu'il était disponible.

La passation devrait être officialisée dimanche à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) lors du rassemblement du "Conseil", c'est à dire le parlement du parti.

- Un patron avant Noël ? -

Le délégué général par intérim devra ensuite préparer le prochain scrutin interne qui nécessitera de convoquer à nouveau le "Conseil", l'organe qui désigne ensuite pour les trois prochaines années le patron du parti. Les statuts prévoient un délai minimal de 15 jours pour avertir les membres et laisser le temps aux candidats de se déclarer et de décrocher les parrainages nécessaires.

"Il faut que ça aille vite. Je pense que cela doit se faire avant Noël", plaide un cadre du parti.

Plusieurs profils pourraient se lancer. M. Person, mais aussi le député de Paris Stanislas Guérini, co-fondateur du parti, dont l'entourage a indiqué mardi qu'il y réfléchissait sérieusement.

Le député des Français de l'étranger Joachim Son-Forget, déjà en lice en novembre dernier, a d'ores et déjà annoncé qu'il tenterait de nouveau sa chance.

Des parlementaires et cadres LREM plaident pour une candidature de Marlène Schiappa, la médiatique secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et dont le portefeuille a été élargi mardi à la "lutte contre les discriminations". "L'actualité est au remaniement (...) et c'est tout ce qui nous occupe", a évacué son entourage.

Stéphane Travert, marcheur de la première heure mais débarqué mardi du ministère de l'Agriculture, pourrait aussi être tenté, alors qu'il va retrouver son mandat de député de la Manche.

"Il faut quelqu'un qui porte les valeurs du mouvement (...), qui a été associé de très près à toutes les batailles électorales que nous avons menées depuis deux ans et à l'action du gouvernement et à la majorité depuis cette période", souligne le patron des députés LREM Gilles Le Gendre.

"Et il faut que ce soit quelqu'un entièrement dédié au mouvement. A priori pas une (personne) ministre sauf si elle cesse d'être ministre", ajoute-t-il, relayant une demande récurrente des adhérents mais qui se heurte aux statuts du parti ne prévoyant aucune rémunération pour son dirigeant.

Dans la même thématique

LREM: la succession de Castaner est ouverte
2min

Politique

« Il n’y aura pas de censure automatique », du gouvernement Barnier, affirme Laurent Jacobelli

Ce lundi, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national et député de la Moselle était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il est revenu sur la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre et a évoqué une potentielle censure du futur gouvernement, précisant néanmoins qu’il n’y aurait pas de “censure automatique” de la part du Rassemblement national.

Le

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
8min

Politique

Le Sénat va-t-il voir son poids politique renforcé avec le gouvernement Barnier ?

Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.

Le

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
6min

Politique

Journées parlementaires LR : la nomination de Michel Barnier va-t-elle bouleverser le travail de la droite sénatoriale ? 

Après 12 ans dans l’opposition, Les Républicains se retrouvent de manière inattendue au pouvoir au sein de ce qui devrait ressembler à une coalition. Aux journées parlementaires du parti à Annecy, les sénateurs ont prôné un travail législatif « constructif » avec leurs nouveaux alliés macronistes et philippistes.  « On était en mort clinique. Et on se réveille du coma », se réjouit un sénateur.

Le