"On n'est pas prêts face aux accidents industriels": le député européen Yannick Jadot a jugé vendredi que le gouvernement avait "retenu une partie de l'information" après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, et dénoncé une "suppression des exigences d'évaluation des risques".
La liste des 5.000 tonnes de produits brûlés dans l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen a été dévoilée mardi par le préfet de Normandie, un délai jugé trop long par la population locale et les oppositions.
"Cinq jours après (l'incendie le 26 septembre), le gouvernement n'avait toujours pas donné la liste des produits qui ont brûlé, alimentant l'angoisse et parfois les thèses les plus complotistes", a dénoncé Yannick Jadot vendredi sur RTL.
"Quand vous retenez une partie de l'information, que la principale demande des habitants, c'est +Dites nous ce qui a brûlé, à quoi on est exposés, et que le gouvernement ne donne pas l'information, ça fout la trouille à tout le monde, et là s'immiscent tous ceux qui sont totalement farfelus", a-t-il poursuivi.
"La grande leçon c'est qu'on n'est pas prêts face aux accidents industriels", a asséné l'homme fort d'EELV, dénonçant des mesures du gouvernement "en 2018 pour supprimer des exigences d'évaluation des risques environnementaux" en cas d'accroissement du stockage de matières dangereuses, et la "réduction des ressources humaines en matière d'inspection d'Etat".
"Il va falloir mettre en place un suivi médical continu car des produits dangereux ont été inhalés, il faut que le gouvernement s'engage là-dessus", a exigé Yannick Jadot.
Une mission d'information sur l'incendie à Lubrizol va être créée à l'Assemblée nationale. Une commission d'enquête transpartisane le sera aussi au Sénat, "la semaine prochaine" a précisé jeudi le président LR du Sénat Gérard Larcher.