13 milliards d’euros d’économies seront finalement demandés aux collectivités, contre les 10 prévus. C’est l’une des mesures annoncées par l’exécutif lors de la conférence nationale des territoires, qui se tenait hier au Sénat. « 3 milliards en plus c’est le zig et le zag entre le discours de politique générale du Premier ministre et le Président qui impose aux collectivités son choix politique », considère Luc Carvounas.
Le député-maire d’Alfortville considère que les maires ont déjà fait suffisamment d’efforts : « Une ville comme Alfortville a fait 7 millions d’euros d’économies lors du denier quinquennat (…) et cela fait deux ans consécutifs que sa masse salariale diminue de 2% ! Mais quand vous êtes un maire qui n’augmente pas les impôts locaux et qui investit, et bien les magistrats de la Cour des comptes viennent taper sur les doigts en disant d‘augmenter les impôts et de moins investir. »
« 3 milliards en plus c’est le zig et le zag entre le discours de politique générale du Premier ministre et le Président qui impose au collectivités son choix politique », considère Luc Carvounas.
À l’occasion de son discours de clôture de la conférence des territoires, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’une « part d’impôt national, de CSG ou de CRDS » pour compenser la suppression de la taxe d’habitation. Un montage « incompréhensible » pour Luc Carvounas, totalement opposé à ce que 80% des ménages soient exonérés de la taxe d’habitation : « Envoyer comme message à 20% des contribuables que c’est à eux de supporter toutes les dépenses d’une collectivité n’est pas un bon signal au sens de l’égalité. » Il considère ainsi que le Président a fait preuve hier de sa « méconnaissance du fonctionnement des territoires », dont il a une « vision morcelée ».
Luc Carvounas : Emmanuel Macron a une « méconnaissance du fonctionnement des territoires »,
Le député regrette également la réduction du nombre d’élus locaux annoncée par le Président, qui a notamment déploré qu’il y ait actuellement « trop de fonctionnaires de circulaires et pas assez sur le terrain ». Une expression que Luc Carvounas juge « très insultante » et une politique vis-à-vis des fonctionnaires qu’il regrette : « On leur a déjà annoncé le gel du point d’indice de manière autoritaire. »
« Soit on change de République et on nous le dit, soit on est le dans le fonctionnement de la Vème République et on le vit. Mais faire du bashing sur les élus de la République, c’est une forme de sacerdoce pour le collectif. »
Luc Carvounas assure toutefois ne pas être étonné : « On ne découvre pas que Macron n’aime pas les élus locaux. »