Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Lutte contre le narcotrafic : Bruno Retailleau souhaite que la proposition de loi du Sénat « soit la base » du plan gouvernemental
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Plus qu’une ultime journée d’arbitrage entre Matignon, Beauvau et la Chancellerie avant la présentation du plan gouvernemental contre le narcotrafic. Au micro de Public Sénat, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau a réaffirmé son souhait de voir la proposition de loi du Sénat issue d’une commission d’enquête servir « de base aux dispositions législatives que nous pourrons adopter ».
« Qu’on se présente face aux narcoracailles dans une unité nationale »
Il rappelle qu’en tant que président du groupe LR à l’époque, cette commission d’enquête a été constituée à son initiative. « Elle était présidée par un sénateur socialiste, Jérôme Durain et travailler par un rapporteur LR, Etienne Blanc. Et les propositions ont fait l’unanimité de l’ensemble des groupes. Ce sera un combat qui durera 10, 15 ou 20 ans mais on gagnera. A une condition, qu’on se présente face aux narcoracailles dans une unité nationale ».
Il y a 15 jours, le ministre avait fait la proposition de sanctionner plus durement les consommateurs. « Le goût du joint ou du rail de coke a le goût des larmes et le goût du sang », a-t-il souligné avant d’ajouter. « Je suis favorable à ce qu’on amplifie notre politique d’amende forfaitaire délictuelle inscrite au casier judiciaire. Nous ferons aussi une grande campagne nationale avec des images chocs pour responsabiliser les consommateurs ».
Bruno Retailleau précise également « qu’une seule mesure ne peut faire face à la vague qui est en train de submerger ce pays ». C’est pourquoi, le plan du gouvernement ne concernera pas uniquement des policiers et des gendarmes, « il faut associer l’interministérialité. Je pense que les élus avec leur police municipale et leurs caméras ont un rôle à jouer », a-t-il conclu.
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