Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Lutte contre le réchauffement climatique : « La France perd son leadership », regrette Guillaume Gontard
Par Public Sénat avec l'AFP
Publié le
Joe Biden a choisi le 22 avril, jour de la Terre, pour signer le retour des Etats-Unis dans la lutte contre réchauffement climatique. Dès l’ouverture du sommet qui réunit sur deux jours une quarantaine de dirigeants mondiaux, Le 46e président des Etats-Unis a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la première économie mondiale de 50 % à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005.
Une annonce qui intervient au lendemain de l’accord des 27 Etats membres de l’Union européenne et du Parlement sur une réduction nette d’au moins 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Joe Biden opère ainsi un virage à 180 degrés, quatre ans après le désengagement de son prédécesseur, Donald Trump, de l’Accord de Paris sur le climat.
Mettant en garde contre « le coût de l’inaction » et vantant les bénéfices économiques « extraordinaires » qui peuvent découler des réformes écologiques, Joe Biden a exhorté le reste du monde à suivre l’exemple américain au nom d’un « impératif moral et économique ».
« Nous devons passer à l’action, nous tous, nous devons accélérer » […] « aucun pays ne peut résoudre cette crise tout seul » a-t-il martelé.
A l’image de l’accord trouvé hier par l’Union européenne, ce nouvel engagement doit permettre à l’économie américaine d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La Chine, la Russie, le Brésil se mettent au vert
Les pays qui comptent pour plus de la moitié de l’économie mondiale ont suivi l’impulsion américaine.
La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre, s’est engagée à « coopérer » contre le réchauffement avec les Etats-Unis. Vladimir Poutine a lui promis que la Russie, producteur majeur d’hydrocarbures, ferait passer le volume cumulé de ses émissions nettes de gaz à effet de serre en dessous de celui de l’Union européenne lors des 30 prochaines années.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson indique un objectif de réduction des émissions du Royaume-Uni de 78 % d’ici 2035 par rapport à 1990. Son homologue canadien, Justin Trudeau s’est engagé à les baisser de 40 % à 45 % d’ici 2030 par rapport à 2005, au lieu de 30 % précédemment, selon Radio-Canada. Le chef du gouvernement japonais, Yoshihide Suga promet quant à lui que son pays allait réduire ses émissions de CO2 à 46 % à l’horizon 2030 par rapport à 2013.
Même le président brésilien Jair Bolsonaro a assuré que son pays visait désormais la neutralité carbone à l’horizon 2050.
« Un choix historique » salué par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a salué l’engagement américain. « C’est un choix historique sur le chemin qui nous mène vers Glasgow » (ville qui accueillera la conférence climat de la COP 26 en novembre). « Un seul objectif dans les prochaines semaines et les prochains mois : accélérer. Accélérer sur la mise en œuvre des engagements de l’horizon 2030 », a-t-il poursuivi, en demandant « un plan d’action qui soit précis, mesurable, vérifiable ».
Emmanuel Macron a demandé une nouvelle fois de « donner un prix au carbone » en « intégrant la dimension environnementale dans le coût des investissements » et dans les « relations commerciales ». Une allusion à la taxe carbone que l'UE veut mettre en place à ses frontières.
« Il faut très vite qu’on change de Président pour mettre en place une politique écologique » demande Guillaume Gontard
Cet objectif affiché par le président de la République peine à convaincre les écologistes. « Qu’est ce qui a fait changer la politique américaine ? C’est un changement de Président. Il faut très vite qu’on change de Président pour mettre en place une politique écologique », raille Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste du Sénat, interrogé par Public Sénat.
Pour le sénateur de l’Isère, « Emmanuel Macron n’a toujours pas compris cette urgence ». « Si on regarde à tous les niveaux, on est à la ramasse […] annonce après annonce, on ne tient pas ces objectifs » dénonce-t-il en faisant référence notamment à la déclaration du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie qui a reconnu, hier, que l’objectif de 15 % des surfaces agricoles cultivées en bio ne serait pas tenu à l’issue du quinquennat. « Après les accords de Paris, la France pouvait tirer tout le monde vers le haut, mais on est en train de perdre totalement ce leadership » regrette-il.
Un décalage entre les objectifs affichés et les moyens alloués avait été pointé en février dernier par le Haut Conseil pour le Climat (HCC), lors de la présentation du projet de loi « Climat et Résilience ». La France « est en retard » dans les objectifs qu’elle s’est fixés avait relevé le HCC, appelant le gouvernement « à rectifier le tir ». Le texte sera examiné au Sénat au mois de juin.