Lycée Arago de Paris: Hamon dénonce la « stratégie de tension » du gouvernement

Lycée Arago de Paris: Hamon dénonce la « stratégie de tension » du gouvernement

Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, a dénoncé auprès du Premier ministre la "stratégie de tension" et "la violence...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s, a dénoncé auprès du Premier ministre la "stratégie de tension" et "la violence de la répression" que le gouvernement exerce "contre la jeunesse mobilisée", après l'interpellation d'une centaine de jeunes au lycée Arago à Paris mardi dernier.

"Je vous alerte solennellement sur les conséquences dramatiques que votre stratégie de tension risque d’engendrer dans notre pays", a écrit M. Hamon, dans une lettre à Édouard Philippe, datée du 28 mai et dont une copie a été remise à l'AFP.

Lors de "l’interpellation de près d’une centaine de jeunes au Lycée Arago mardi dernier, l’usage de la force y fut disproportionné et les conditions de détention indignes", affirme-t-il.

"Pendant plusieurs heures, des parents ont cherché leurs enfants, sans aucune information. Un traitement dégradant a été infligé à des jeunes parfois mineurs, confinés dans des bus plusieurs heures, interdits d’accès même à des sanitaires, puis déplacés de cellules en cellules lors d’une garde à vue anormalement longue".

Selon lui, "le contraste est saisissant avec l'accueil réservé par le président de la République à la crème mondiale de l’évasion fiscale (...). Ceux dont la fortune s’est en partie réalisée sur le dos des États auxquels ils ne versent aucun impôt, déjeunaient en toute impunité dans la porcelaine élyséenne et posaient pour la postérité avec le président de la République".

"Quelle leçon de civisme donnez-vous là à notre jeunesse ? Vous avez procédé à des arrestations politiques car votre gouvernement a voulu faire un exemple", assène-t-il.

M. Hamon reproche également au chef du gouvernement d'avoir, "dans plusieurs conflits, choisi systématiquement l’option répressive. A cette stratégie, s‘ajoute la répétition de propos malveillants du ministre de l’intérieur", Gérard Collomb, qui "fait porter aux manifestants la responsabilité de neutraliser les casseurs".

"Dès lors, s’impose une conclusion inquiétante: soit votre gouvernement est dépassé par la désapprobation que son action suscite dans notre peuple, soit il met en œuvre une cynique stratégie de tension pour flatter les mauvais instincts", écrit également M. Hamon.

A l'issue de la manifestation pour la défense de la fonction publique mardi dernier, plus de cent personnes avaient été arrêtées et placées en garde à vue après avoir tenté d'occuper le lycée Arago (XIIe arrondissement) dans lequel elles avaient pénétré après la dispersion du cortège place de la Nation.

Quatorze mineurs avaient été déferrés devant le juge des enfants.

Dans la même thématique

PARIS – SIEGE LR – BELLAMY
10min

Politique

LR franchit la barre des 100.000 adhérents pour le match Retailleau/Wauquiez : « Les deux camps ont fait des cartes »

Les Républicains ont plus que doublé leur nombre d’adhérents, à un mois du vote qui doit départager Laurent Wauquiez de Bruno Retailleau pour la présidence du parti. L’Ile-de-France rassemble le quart des militants, l’ancienne région de Laurent Wauquiez plus de 16 %. Dans son fief de la Haute-Loire, « on est passé de 200 à plus de 2000 adhérents », revendique le sénateur Laurent Duplomb. « Les fiefs vont s’égaliser, c’est le reste de la France qui fera la différence », selon Max Brisson, soutien du ministre de l’Intérieur.

Le

Toulon-La Farlede prison Gerald Darmanin
7min

Politique

Prisons attaquées : « Jamais je n'aurais imaginé qu’une telle attaque concertée soit possible »

Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête après une série d’attaques contre plusieurs établissements pénitentiaires. Le garde des Sceaux y voit la réponse du grand banditisme à la politique de lutte contre le trafic de stupéfiants conduite par le gouvernement. Auprès de Public Sénat, le rapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic alerte sur le caractère « gravissime » de cette affaire.

Le