Lyon-Turin: feu vert définitif du Parlement à l’accord franco-italien

Lyon-Turin: feu vert définitif du Parlement à l’accord franco-italien

Le Parlement a donné jeudi par un vote du Sénat son feu vert définitif à la ratification de l’accord entre la France et l'Italie pour lancer les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Parlement a donné jeudi par un vote du Sénat son feu vert définitif à la ratification de l’accord entre la France et l'Italie pour lancer les travaux définitifs de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, au grand dam des opposants à ce chantier.

Censé lever les derniers obstacles à un chantier colossal de douze ans, l'accord avait été signé en février 2015, puis complété en mars 2016 par Matteo Renzi et François Hollande.

Avec l'adoption de l'accord, les appels d'offres pour les marchés de travaux pourront être lancés cette année, pour un démarrage des chantiers en 2018.

Un tunnel international de 57 km constituera l'ouvrage majeur de la ligne, entre Saint-Jean-de-Maurienne (en France) et Suse (en Italie).

Soutenu par les deux pays, par la ville de Lyon et, jusqu'à récemment par Turin, ce projet est contesté depuis des années par des écologistes, tant du côté italien que français.

La chambre des députés italienne avait approuvé le même document en décembre, après le Sénat italien en novembre. L'Assemblée nationale l'avait adopté le 22 décembre.

Manifestation contre la liaison à grande vitesse entre Lyon et Turin devant le tribunal de Chambéry le 11 juillet 2014
Manifestation contre la liaison à grande vitesse entre Lyon et Turin devant le tribunal de Chambéry le 11 juillet 2014
AFP

Le rapporteur du Sénat Yves Pozzo di Borgo (UDI-UC) a plaidé que le report modal de la route vers le rail permis par cette nouvelle ligne ferroviaire profitera à l’environnement et améliorera la sécurité routière.

Contre, les sénateurs écologistes ont dénoncé, eux, une "aberration économique et financière".Pour Leila Aïchi, les prévisions initiales de "désengorgement des axes routiers" se sont révélées "très largement surévaluées", et le coût a explosé, "évalué à 26,1 milliards d’euros en 2012 par la Direction du Trésor contre 2,1 milliards initialement prévus".

Le coût total de cette ligne, à la mise en service prévue vers 2030, sera partagé entre l'Union européenne et les deux pays.

Le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem Désir, a rappelé que sur le budget du seul tunnel (fixé à 8,3 milliards d'euros), "l'Europe y contribuera à hauteur de 40%, le maximum autorisé, débloquant 813 millions d'euros sur la période 2014-2019, l'Italie à hauteur de 35%, la France 25%". "Au total, notre contribution s'élèvera à 2,21 milliards d'euros (valeur 2012)".

Après le vote définitif du Parlement, la société franco-italienne (Telt) chargée de la construction et de l'exploitation de la nouvelle ligne a exprimé son satisfecit d'entrer "dans la phase de construction", "dernier chapitre d’une histoire de vingt ans", selon Mario Virano, directeur général cité dans un communiqué.

En Italie, le tunnelier excavant les derniers mètres de la galerie de reconnaissance dépassera la frontière vendredi, selon Telt.

Côté français, "l’excavation de la galerie de reconnaissance se poursuit", a ajouté la société dans un communiqué.

Interrogée par l'AFP, Telt a précisé qu'"à ce stade, près de 310 mètres ont été réalisés sur les 9 km prévus" sur le site de Saint-Martin-la-Porte. "Actuellement, nous rencontrons des terrains déconsolidés, très friables, constitués de schistes noir et de charbon", et provoquant "des éboulis qui doivent être traités pour permettre au tunnelier Federica de poursuivre", mais cela n'entraîne "à ce stade aucun délai ni coûts supplémentaires", a-t-on indiqué de même source.

Dans la même thématique

250324-DOCU-POUJADE-SITE-169-V2
2min

Politique

Documentaire - Poujade, à l'assaut de la République

AVANT-PREMIÈRE. Sous la IVe République, un mouvement antifiscal a ébranlé le pouvoir central. Pierre Poujade, simple papetier du Lot, a su fédérer une vague de colère contre l’État, transformant une fronde locale en une force politique nationale. Retour sur une révolte qui a secoué la République avec le documentaire « Poujade, à l'assaut de la République », en avant-première sur la plateforme de Public Sénat.

Le

Lyon-Turin: feu vert définitif du Parlement à l’accord franco-italien
3min

Politique

Agression du rabbin d'Orléans : « On sait très bien où monte l’antisémitisme, il monte dans nos banlieues », estime Florence Portelli (LR)

Invitée de notre matinale, Florence Portelli est revenue sur la « responsabilité » de la France Insoumise dans la résurgence de l’antisémitisme en France, en particulier dans l’agression d’un rabbin à Orléans, dans laquelle l’élue LR identifie une « part de complicité » du parti de Jean-Luc Mélenchon.

Le

Lyon-Turin: feu vert définitif du Parlement à l’accord franco-italien
3min

Politique

Dissuasion nucléaire française élargie : « Impossible d’imaginer qu’il y ait 27 doigts sur un bouton »  pour Bernard Guetta

L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.

Le

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches
6min

Politique

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches

La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.

Le