Ce matin, les journalistes présents dans la cour de l’Élysée pour couvrir le premier Conseil des ministres n’ont pas été autorisés par le Président à rester pour la traditionnelle « photo de famille ». Emmanuel Macron a également tenu à choisir ceux qui l’accompagneront lors de son déplacement au Mali, qui a lieu demain. En réaction, une quinzaine de rédactions ont signé une lettre ouverte pour dénoncer ce verrouillage de la communication.
Pour Nicolas Prissette, la façon dont Emmanuel Macron gère sa communication n’est pas étonnante. « Dès la campagne présidentielle, il avait instauré une forme de distance avec les journalistes », explique le journaliste. Selon lui, le Président est un adepte de « la théorie de la rareté ». « Il n’aime pas les offs », ces petites phrases lâchées sous couvert d’anonymat : « Il considère que ça dévalorise la parole présidentielle, que ça lui fait perdre son poids politique. » L’auteur d’ « Emmanuel Macron, le Président inattendu » confie que pour le chef de l’État, en matière de communication, « le contre-exemple, c’est François Hollande ». L’ancien président de la République était en effet particulièrement friand des « petites phrases », au risque que cela le desserve.
Nicolas Prissette se remémore également l’épisode Whirlpool : « Il y a une difficulté de la part de l’équipe de Macron à gérer l’afflux des caméras ». Une situation qui ne risquait pas de se reproduire ce matin, aucun journaliste n’ayant été autorisé à rester dans la cour de l’Élysée pour la photo du gouvernement.