Emmanuel Macron a accordé sa première grâce présidentielle à une détenue de 73 ans, condamnée en 1988 à perpétuité pour meurtre, dont il a commué la peine en 20 ans de réclusion, a indiqué l'Elysée, confirmant une information du JDD.
Cet ex-prostituée, originaire de Guadeloupe, incarcérée depuis 30 ans pour le meurtre d'un de ses clients, est depuis 1997 incarcérée en milieu hospitalier à Rennes avec un régime de détention très sévère.
C'est pourquoi son avocate, la contrôleure générale des lieux de privations de liberté, Adeline Hazan, et plusieurs députés avaient demandé une grâce au président.
Le président de la République a commué sa peine en 20 ans de réclusion, applicable à partir de la signature du décret vendredi.
Cette commutation permettra un allègement de ses conditions de détention, comme la participation à des activités avec d'autres détenus ou des sorties surveillées, explique l'Elysée, évoquant une décision "humanitaire" pour cette détenue qui souffre de graves problèmes psychiatriques.
Les grâces présidentielles, décidées "pour des situations inacceptables ou humanitairement difficiles" selon l'Elysée, sont de moins en moins utilisées en France, la dernière en date étant celle de Jacqueline Sauvage par François Hollande fin 2016.
Deux ont été décidées en 2016, 5 en 2015 et aucune en 2014, contre une centaine par an au début des années 2000 et jusqu'à 500 au début des années 1990, en raison des grâces collectives supprimées ensuite par Nicolas Sarkozy en 2008.
Ces décisions ne sont pas publiées au Journal officiel et donc pas nécessairement publiques.