Macron accuse la Pologne de se mettre « en marge » de l’Europe
Emmanuel Macron a violemment critiqué vendredi le refus polonais de durcir la directive sur le travail détaché, "une nouvelle...

Macron accuse la Pologne de se mettre « en marge » de l’Europe

Emmanuel Macron a violemment critiqué vendredi le refus polonais de durcir la directive sur le travail détaché, "une nouvelle...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a violemment critiqué vendredi le refus polonais de durcir la directive sur le travail détaché, "une nouvelle erreur" de Varsovie qui selon le président français se met "en marge" de l'Europe sur "de nombreux sujets".

"La Pologne n'est en rien ce qui définit le cap de l'Europe", a-t-il lancé lors d'un point de presse à Varna (Bulgarie), au dernier jour d'une tournée en Europe de l'Est pour rallier des soutiens à une réforme de la directive.

La Première ministre polonaise Beata Szydlo a affirmé jeudi que Varsovie refuserait "jusqu'au bout" une réforme de la directive, "dans l'intérêt des travailleurs polonais".

"Le peuple polonais mérite mieux que cela et la Première ministre aura beaucoup de mal à expliquer qu'il est bon de mal payer les Polonais", a répliqué Emmanuel Macron.

La Pologne "se met en marge" et "décide d'aller à l'encontre des intérêts européens sur de nombreux sujets". Or "l'Europe s'est construite pour créer de la convergence, c'est le sens même des fonds structurels que touche la Pologne", a-t-il averti.

"L'Europe s'est construite sur des libertés publiques qu'enfreint aujourd'hui la Pologne". Cet Etat "a décidé de s'isoler", juge-t-il.

Mais il s'est dit convaincu que la France réussirait à obtenir la majorité qualifiée nécessaire pour réformer et durcir cette directive afin de lutter contre le dumping social, comme il s'y est engagé durant sa campagne.

"Je ne crains pas que cela fragilise la construction d'un compromis ambitieux et positif, au contraire", a-t-il dit.

"De tels comportements ont été rendus possibles par notre inaction depuis douze ans. Ce détachement à l'égard d'une Europe qui n'ose plus avoir de l'ambition donne place à ceux qui foulent au pied les valeurs européennes (...). Une initiative de relance européenne est indispensable", a-t-il conclu, rappelant son projet de proposer à ses partenaire une "feuille de route" pour "refonder" l'Europe avec davantage de convergence.

Dans une première réaction à Varsovie, le chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec ses homologues roumain et turc, a ironisé en soulignant que la Pologne n'était pas "isolée".

"J'ai à mes côtés les ministres des Affaires étrangères de la Turquie et de la Roumanie, et il y a peu j'ai dit au revoir au secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. La Pologne ne s'isole pas et n'est pas isolée", a-t-il déclaré, ajoutant: M. Macron "ne sait pas ce qui se passe dans notre partie de l'Europe".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

Macron accuse la Pologne de se mettre « en marge » de l’Europe
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le