En visite en Slovaquie, Emmanuel Macron est passé de la critique mesurée à la colère contre les dirigeants de Hongrie et de Pologne, des "esprits fous" qui selon lui "mentent à leur peuple" par leurs positions anti-européennes.
Lors d'une "consultation citoyenne" sur l'Europe à Bratislava, devant un public pro-européen, il a laissé éclater sa colère contre les gouvernements des deux pays de l'est, à sept mois des élections européennes qu'il voit comme un affrontement entre nationalistes et progressistes pro-européens.
"En Hongrie et en Pologne, certains dirigeants ont joué avec une idée inacceptable. Quand je les écoute comparer Bruxelles et Moscou d'avant (de l'époque soviétique, ndlr), c'est fou et inacceptable. Ils mentent à leur peuple", a-t-il lancé avec force, en anglais.
"Quand je vois de grandes affiches disant "Stop à Bruxelles", que font-ils ? Ils veulent stopper Bruxelles et ses fonds structurels ? Allez-y je vous en prie ! Comment vivent-ils ? Comment vit (le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban) Fidesz, qui les finance ? Qui les a payés? Qui a fait leur carrière ? Les fonds structurels européens !", a-t-il dénoncé.
"Que font ces dirigeants avec ces esprits fous et qui mentent à leur peuple", a-t-il encore demandé. "Les nationalistes sont déjà grands, ils ont gagné dans certains pays d'Europe", a-t-il ajouté devant la presse.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Milan en Italie, le 28 août 2018
AFP/Archives
"Oui il y a ce clivage" entre progressistes et nationalistes, avait-il dit plus tôt dans la journée. "Qui a gagné les élections européennes en France lors des dernières échéances ? Qui ? Le Front national !" de Marine Le Pen, rebaptisé depuis Rassemblement national.
"Ca n'a choqué personne ! Qui était au deuxième tour de l'élection présidentielle en France ? Le Front national, face à moi. Donc ils sont là, les nationalistes", a-t-il souligné, lors d'un point de presse commun avec le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini.
"Ils ont grandi (...) Parce qu'on ne les condamnait que moralement, sans vouloir les combattre sur le terrain des réponses(...) Parce qu'ils sont d'accord pour démanteler l'Europe, mais allez demander aux nationalistes la solution qu'ils proposent ensemble", s'est-il insurgé.
Arrivé vendredi matin à Bratislava, Emmanuel Macron a passé la journée avec le président slovaque Andrej Kiska et Peter Pellegrini, puis est arrivé à Prague dans la soirée pour y rencontrer les dirigeants tchèques, le président Milos Zeman et le Premier ministre Andrej Babis.
Il a martelé dans les deux capitales qu'il ne "croyait pas au clivage est-ouest" et plaidé pour un Europe renforcée, tant en matière de défense que pour la zone euro.
La Slovaquie et la République tchèque font partie, avec la Hongrie et la Pologne, du groupe de Visegrad, qui partage une position très hostiles aux migrants.
Vendredi, Emmanuel Macron n'a quasiment pas évoqué publiquement ce sujet clivant, préférant insister sur les sujets européens qui rapprochent Paris de Prague et Bratislava.
Il avait commencé vendredi par des critiques mesurées contre les positions nationalistes et antimigrants de la Hongrie et de la Pologne, déclarant vouloir "ne rien céder sur les valeurs", mais soulignant aussi qu'il ne fallait "pas diviser l'Europe".
Dans une interview, il avait également nuancé ses critiques contre Viktor Orban, qui l'a pourtant désigné comme son principal adversaire pour les élections européennes.
Lors du sommet européen de Salzbourg en septembre, le président français avait pris soin de serrer la main de Viktor Orban devant les journalistes.
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.
Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.
Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.
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