Macron annule son allocution pour se rendre au chevet de Notre-Dame en feu

Macron annule son allocution pour se rendre au chevet de Notre-Dame en feu

Tout était prêt à l'Elysée pour l'allocution tant attendue du chef de l'Etat. Mais au vu des terribles images de Notre-Dame de...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU, Jérôme RIVET

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Tout était prêt à l'Elysée pour l'allocution tant attendue du chef de l'Etat. Mais au vu des terribles images de Notre-Dame de Paris dévastée par les flammes, vingt minutes avant l'heure prévue, Emmanuel Macron a dû tout annuler pour se rendre sur place.

"Notre-Dame de Paris en proie aux flammes. Émotion de toute une nation. Pensée pour tous les catholiques et pour tous les Français. Comme tous nos compatriotes, je suis triste ce soir de voir brûler cette part de nous", a twitté le chef de l'Etat.

"Une tristesse au-delà des mots", a aussi twitté Edouard Philippe tandis que le secrétaire d'Etat à l'Intérieur affirmait peu avant 22H00 que sauver Notre-Dame n'était "pas acquis".

Il était 19H40 quand l'Elysée a annoncé le report de cette allocution attendue depuis trois mois, où le président devait enfin livrer ses réponses à la crise des "gilets jaunes" et au grand débat, avec des mesures concrètes et de grands chantiers.

Une allocution décisive, censée lancer "l'acte II" du quinquennat et que le chef de l'Etat venait d'enregistrer avec de gros moyens de réalisation.

A la même heure, les chaînes d'info en continu interrompaient leurs émissions spéciales sur l'intervention présidentielle pour montrer de premières images impressionnantes de la cathédrale en feu.

L'air très grave, le président et son Premier ministre Edouard Philippe sont arrivés vers 20h35, aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo. Ils ont été rejoints par de nombreux ministres, comme Bruno Le Maire, Laurent Nunez ou Florence Parly, ainsi que Richard Ferrand, le président de l'Assemblée Nationale. Un peu en retrait, Brigitte Macron, très émue était elle aussi sur place.

Tous sont restés une vingtaine de minutes sur le parvis, après avoir écouté un responsable des pompiers de Paris leur faire un point de situation. Ils sont ensuite rentrés dans la préfecture de police située juste en face, hors presse.

- Fluctuat nec mergitur -

La présidence n'a pas indiqué si l'allocution se déroulerait mardi et si la conférence de presse prévue mercredi à l'Elysée était maintenue.

La classe politique dans son ensemble a fait part de son "immense tristesse". Pour le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui s'est également rendu sur place, c'est "le cœur et l'histoire de Paris (qui) brûlent sous nos yeux".

La maire de Paris Anne Hidalgo a dit ne pas avoir "de mot assez fort pour exprimer la douleur" qu'elle ressent. "Ce soir, tous les Parisiens et Français pleurent cet emblème de notre Histoire commune. De notre devise, nous tirerons la force de nous relever. Fluctuat nec mergitur."

Au-delà des frontières, l'incendie du monument le plus visité d'Europe a bouleversé à travers le monde, jusqu'à la Maison Blanche où le président Donald Trump a jugé "terrible" d'assister au brasier. "Il faut agir vite", a tweeté le président américain Donald Trump, alors que les principales chaînes de télévision américaines ont modifié leurs programmes pour diffuser en direct les images du brasier.

La chancelière allemande Angela Merkel a été frappée par "ces horribles images de Notre-Dame en feu font mal. Notre-Dame est un symbole de la France et de notre culture européenne", a twitté le porte-parole de la chancelière Steffen Seibert.

Emmanuel Macron devait apparaître sur les écrans pour une "adresse aux Français" durant laquelle il devait annoncer "les chantiers d'action prioritaires et les premières mesures concrètes", selon l'Elysée.

"Lundi, à 20H00, je vous réponds", avait-il assuré dans une courte vidéo postée dimanche soir avec des images de ses échanges durant le grand débat.

Selon le programme initial, le chef de l'Etat devait faire de "nouvelles annonces" mercredi et détailler ses grands chantiers, au cours d'une conférence de presse dans la salle des fêtes de l'Elysée. Sa toute première en France depuis le début de son quinquennat en mai 2017.

Parmi les multiples mesures évoquées durant le grand débat, lesquelles le président a-t-il retenu in fine? Il en a seulement exclu certaines d'avance, comme le retour de l'ISF dont la suppression lui a valu d'être taxé de "président des riches".

Des sondages ont montré que les "gilets jaunes" - qui se sont déjà donné rendez-vous pour un 23e samedi de mobilisation à Paris - comme une majorité de Français, ne s'attendent à des annonces "cosmétiques" qui ne résoudront pas la crise de leur pouvoir d'achat.

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