Macron « assume totalement » ses propos sur les non-vaccinés : « Il était de ma responsabilité de sonner l’alarme »
Lors d’une conférence de presse ouvrant la présidence française de l’Union Européenne tenue conjointement avec Ursula Von der Leyen, Emmanuel Macron a assumé ses propos tenus dans Le Parisien. Le Président de la République « ne peut pas accepter » de « faire de l’irresponsabilité un slogan. »

Macron « assume totalement » ses propos sur les non-vaccinés : « Il était de ma responsabilité de sonner l’alarme »

Lors d’une conférence de presse ouvrant la présidence française de l’Union Européenne tenue conjointement avec Ursula Von der Leyen, Emmanuel Macron a assumé ses propos tenus dans Le Parisien. Le Président de la République « ne peut pas accepter » de « faire de l’irresponsabilité un slogan. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ce n’était a priori pas au cœur du sujet, mais quand est venu le tour d’un journaliste français de poser une question, difficile de résister à la tentation de faire revenir le Président de la République sur sa volonté « d’emmerder les non-vaccinés. » Jusqu’ici Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen – dans un français impeccable – étaient surtout revenus sur l’Europe de la défense, la situation géopolitique en Ukraine ou la relance européenne, mais même la venue de la présidente de la Commission européenne à l’Elysée n’a pu évincer la polémique du moment suite à l’interview d’Emmanuel Macron dans Le Parisien.

» Lire aussi : « Un irresponsable n’est plus un citoyen » : « La phrase la plus inquiétante de Macron en réalité », selon Jérôme Sainte-Marie

« Les gens avec qui je parlais étaient indignés à l’égard de nos compatriotes non-vaccinés »

Le Président a d’abord tenu à rappeler le contexte dans lequel il a tenu ces propos : « Je discutais avec 8 de nos compatriotes sélectionnés par un de vos confrères, a répondu le Président, et en l’occurrence deux soignantes qui me disaient qu’il ne fallait plus soigner les non-vaccinés qui arrivent aux urgences. La totalité des gens avec qui je parlais était indignée à l’égard de nos compatriotes qui ne veulent pas se faire vacciner. »

Cette indignation et les débats sur la prise en charge des non-vaccinés constituent, d’après Emmanuel Macron, « la vraie fracture du pays » et le « préoccupent » et « l’émeuvent » à tel point qu’il a voulu « sonner l’alarme » : « Je le dis avec beaucoup de volonté et de force : nous devons le faire pour nos compatriotes qui se laissent prendre par des discours obscurantistes et ne se protègent pas eux-mêmes alors que la science le leur permet. Il était de ma responsabilité de sonner un peu l’alarme pour que les choses puissent avancer encore plus rapidement. »

« Quand certains font de l’irresponsabilité un slogan, ils mettent en danger la vie des autres »

Si le Président de la République comprend que l’on puisse « s’émouvoir de formes d’expression familières » qu’il « assume totalement » par ailleurs, il a maintenu le fond de ses propos sur le caractère non-citoyen de « l’irresponsabilité » des non-vaccinés. « Être citoyen c’est avoir des droits et des devoirs et ce sont d’abord des devoirs. Quand certains font de l’irresponsabilité un slogan. Ils mettent en danger la vie des autres et ils restreignent leur liberté. Ça, je ne peux pas l’accepter. Être citoyen c’est aussi accepter les devoirs qui vont avec cette citoyenneté. »

De même sur le passe sanitaire, bientôt vaccinal, Emmanuel Macron assume une stratégie « simple » et « européenne » : « Le passe vaccinal est inspiré d’initiatives prises par le Luxembourg, l’Allemagne ou autre. C’est un mouvement complètement européen, qui met des restrictions sur les non-vaccinés. Certains font l’obligation vaccinale, mais la plupart des pays mettent des contraintes sur la vie sociale. Nous sommes obligés de le faire pour inciter les uns et les autres à se faire vacciner. »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01036602_000013
5min

Politique

Paris : les dessous du deal entre Dati et Barnier

Il ne devrait pas y avoir de guerre des droites à Paris, en tout cas pas pour le moment. La commission nationale d’investiture de LR s’apprête à soutenir officiellement la candidature de Rachida Dati aux municipales à Paris en mars prochain. En échange, la ministre de la Culture laisserait le champ libre à Michel Barnier, investi par le parti à la législative partielle dans la 2e circonscription de Paris.

Le

7min

Politique

Vote de confiance : « François Bayrou, qui a construit sa carrière politique sur le dialogue, est rattrapé par ses propres contradictions »

Soucieux de faire passer un budget avec 44 milliards d’euros d’économies, François Bayrou tente un mouvement inédit sous la Ve République, en demandant un vote de confiance près de neuf mois après sa nomination et sans majorité. Ses faibles chances de succès laissent désormais planer le spectre d’une nouvelle dissolution.

Le