Macron attendu devant les maires de France : « Plus vous approchez de la présidentielle, plus votre crédibilité est faible »
Sur Public Sénat, Franck Louvrier, le maire LR de La Baule-Escoublac, évoque les attentes autour du discours que doit prononcer jeudi Emmanuel Macron, pour le congrès de l’Association des maires de France. Selon cet élu, le terme du quinquennat diminue le poids de la parole présidentielle.

Macron attendu devant les maires de France : « Plus vous approchez de la présidentielle, plus votre crédibilité est faible »

Sur Public Sénat, Franck Louvrier, le maire LR de La Baule-Escoublac, évoque les attentes autour du discours que doit prononcer jeudi Emmanuel Macron, pour le congrès de l’Association des maires de France. Selon cet élu, le terme du quinquennat diminue le poids de la parole présidentielle.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

C’est un rendez-vous crucial et délicat à l’agenda du président de la République. Jeudi, Emmanuel Macron prononcera un discours à l’occasion de la clôture du congrès annuel de l’Association des maires de France. Et il y a fort à parier que le chef de l’État, probable candidat à sa réélection, marche sur des œufs pour éviter de brusquer davantage les élus locaux, après cinq années de relations houleuses entre l’exécutif et les collectivités territoriales. « Le dernier congrès des maires du président de la République… Honnêtement, il va y avoir beaucoup d’humilité », a résumé mardi, sur le plateau de « Sens Public » sur Public Sénat, Franck Louvrirer, le maire LR de La Baule-Escoublac, qui fut également le conseiller presse et communication de Nicolas Sarkozy.

« À quelque mois de l’élection présidentielle, la crédibilité du discours du président sera très faible », estime cet élu. De fait, le terme approchant du mandat amoindrit automatiquement le poids des annonces que pourrait faire Emmanuel Macron, et renvoie aussi à l’hypothèse d’un second mandat. « Emmanuel Macron est en période électorale, il aura besoin des maires pour se représenter s’il le souhaite. Or, plus vous approchez de l’élection, plus votre crédibilité est faible », explique Franck Louvrier. « Le message sera très peu entendu, car il y a l’incertitude du résultat de la présidentielle, et le fait que le discours sera plus opportuniste aujourd’hui qu’il ne l’aurait été il y a cinq ans. » Pour le chef de l’État, l’opération séduction pourrait commencer dès mercredi soir, avec la réception d’une importante délégation de maires à l’Elysée.

La réforme oubliée

 Franck Louvrier considère que le chef de l’État a manqué au cours de son quinquennat l’occasion d’entamer une nouvelle réforme de la décentralisation, pourtant appelée de leurs vœux par de nombreux élus locaux. « Les maires souhaitent plus de liberté dans leur action locale, et donc plus de décentralisation », soutient-il. « Ils veulent plus de moyens juridiques, et parfois plus de moyens financiers ». Or, au cours des cinq années écoulées, « on a fait l’inverse, on leur a retiré l’autonomie financière avec la suppression de la taxe d’habitation, et on les a emmerdés sur tout ce qu’ils peuvent faire, par exemple en matière de logement », déplore le maire de La Baule-Escoublac.

Un peu plus tôt, également sur Public Sénat, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait estimé que le projet de loi 3DS n’allait pas assez loin, et a lui aussi plaidé pour davantage de décentralisation.

Alors que la crise des Gilets Jaunes et la pandémie de covid-19 ont remis au premier plan les édiles, beaucoup attendent du président de la République « un grand discours concernant la reconnaissance du rôle et de la place des maires », comme l’a expliqué lundi le patron de l’AMF, François Baroin. L’éventualité d’une « nationalisation » de la dette covid-19 supportée par les communes - estimée à 5 ou 6 milliards d'euros - fait également partie des sujets sur lesquels l’AMF réclame un geste de la part d’Emmanuel Macron.

Dans la même thématique

Macron attendu devant les maires de France : « Plus vous approchez de la présidentielle, plus votre crédibilité est faible »
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Macron attendu devant les maires de France : « Plus vous approchez de la présidentielle, plus votre crédibilité est faible »
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Macron attendu devant les maires de France : « Plus vous approchez de la présidentielle, plus votre crédibilité est faible »
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le