Emmanuel Macron a plaidé jeudi à Brest, au congrès de la FNSEA où sont attendus plusieurs candidats à l'élection présidentielle, pour une "Europe qui fonctionne de la même manière partout", assurant que le monde agricole a "besoin de l'Europe".
"Nous avons besoin, vous avez besoin de l'Europe, tous les projets qui vous promettent de vous séparer de l'Europe, de vivre hors de l'Europe vous mentent", a assuré le candidat d'En Marche! devant près de 2.000 personnes réunies depuis mardi à Brest pour le 71e congrès du principal syndicat agricole.
"La protection de notre agriculture, elle passera par l'Europe", a martelé M. Macron, prônant "une Europe qui fonctionne de la même manière partout". "Je ne veux plus d'une surtransposition française", a-t-il ajouté, avant d'être copieusement applaudi.
"Pour moi, il n'y a pas un modèle agricole, c'est un faux débat (...) il y aura toujours plusieurs agricultures, il y aura toujours une agriculture intensive qui exporte à côté d'une agriculture qui cherche la différenciation par les AOC ou par la qualité", a encore défendu Emmanuel Macron.
Juste avant son intervention, François Asselineau, qui se plaint d'avoir "peu accès aux grands médias", a remercié le Conseil de l'agriculture française (CAF) qui organise ce débat, "d'avoir invité le candidat du Frexit", la sortie de la France de l’Union européenne. Il a d'ailleurs tenté de rassurer la vice-présidente de la FNSEA Christiane Lambert en assurant que "sortir de l'UE cela ne veut pas dire devenir la Corée du Nord".
Nicolas Dupont-Aignant a dénoncé une Politique agricole commune (PAC) atteinte de "délire administratif", disant souhaiter "changer le fonctionnement de l'Europe ou s'en aller", via un "retour aux prix garantis, le retour aux quotas".
Le FNSEA reçoit jeudi plusieurs prétendants à l’Élysée pour parler de leurs solutions de sortie de crise pour le monde agricole, mais aussi de leur vision de l'Europe et la PAC. Devaient encore intervenir Jean Lassalle, Marine Le Pen, Jacques Cheminade et François Fillon.
Une dizaine de tracteurs étaient garés à proximité de la salle de l'Arena, où se tient le congrès, afin de témoigner de la "détresse du monde agricole". "On a besoin de soutien et de propositions de la part des candidats car pour l'instant on n'en a pas eu beaucoup", a expliqué à l'AFP Julien Hindré, producteur de lait à Plouguerneau. "Ils ne se rendent pas compte de l'état dans lequel on est".