Macron cherche à renouer la confiance avec les militaires après avoir changé leur chef
Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi sur une base aérienne du sud de la France pour chercher à renouer la confiance avec les...
Par Daphné BENOIT, Hervé ASQUIN
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi sur une base aérienne du sud de la France pour chercher à renouer la confiance avec les militaires au lendemain de l'éviction de leur chef pour cause de désaccord budgétaire.
Signe de sa volonté de soigner les armées, ulcérées par les coupes budgétaires annoncées pour cette année, le chef de l'État a renoncé à un autre engagement, anticipant une éventuelle prolongation de son déplacement sur la base aérienne d'Istres.
Sur cette base qui constitue l'un des maillons clefs de la dissuasion nucléaire française, M. Macron est accompagné du nouveau chef d'état-major des Armées, le général François Lecointre, nommé mercredi dans la foulée de la démission du général Pierre de Villiers.
Le moment fort de cette visite présidentielle sera son allocution devant le personnel de la base.
Le président Emmanuel Macron (D), la ministre des Armées Florence Parly et le général François Lecointre à la base aérienne d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône, le 20 juillet 2017
AFP
Il "réitèrera son soutien aux armées, rappellera qu'il a beaucoup d'ambitions pour elles dans un contexte international difficile tout comme ses engagements de campagne sur l'augmentation du budget de la défense", explique son entourage.
Le chef de l'État s'est engagé à porter à 2% du PIB l'effort de défense d'ici à 2025 mais, en attendant, 850 millions d'euros d'économies ont été réclamés aux armées cette année, dans un contexte de restrictions budgétaires générales.
"Cet effort obère-t-il la capacité des forces armées à mener l'opération Sentinelle (opération de protection mobilisant 7.000 hommes depuis les attentats de janvier 2015) sur le territoire national ? Absolument pas, il n'y aura pas un soldat en moins d'ici au 31 décembre 2017", assure son entourage.
Evolution du budget de la Défense en France et des surcoûts liés aux opérations extérieures depuis 2003
AFP
"Rien ne changera non plus pour les opérations extérieures", poursuit-on, évoquant un impact "sur les crédits d'équipement à long terme".
En désaccord avec M. Macron sur les ressources allouées à la Défense, le général de Villiers a quitté son poste mercredi, une démission inédite, reflet de la première crise d'ampleur du quinquennat.
L'officier, 60 ans, a expliqué "ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel (il) croit" pour défendre la France.
"Ce n'est pas le rôle du chef d'état-major" de défendre le budget des armées "mais celui de la ministre" chargée de ce secteur, a asséné mercredi Emmanuel Macron.
- Haie d'honneur -
Le général François Lecointre, 55 ans et issu comme son prédécesseur de l'armée de Terre, était jusqu'à présent chef du cabinet militaire du Premier ministre.
Le général Pierre de Villiers, le 25 juillet 2014 à l'Elysée
AFP/Archives
La démission de Pierre de Villiers est venue clore plusieurs jours de crise entre le président et le haut gradé. Tout avait débuté par des propos tenus par le général lors d'une audition à huis clos devant des députés. Vent debout contre les coupes financières imposées à la Défense, le chef d'état-major, rugueux et apprécié de ses hommes, avait assuré qu'il n'allait pas se "laisser baiser" par le ministère du Budget et que la situation n'était "pas tenable".
La veille du défilé militaire organisé chaque année pour la célébration de la fête nationale française le 14 juillet, le président avait séchement recadré le militaire devant des soldats interloqués.
"Je suis votre chef", a-t-il lancé en reprochant au général de Villiers d'avoir mis de façon "indigne" une polémique budgétaire "sur la place publique". Dimanche, le chef de l'Etat avait enfoncé le clou: "Si quelque chose oppose le chef d'état-major des Armées au président de la République, le chef d'état-major des Armées change".
Dès son entrée en fonctions en mai, Emmanuel Macron "avait réussi à s'attirer la sympathie des militaires. Là, il y a probablement un accroc qui va être un peu difficile à remonter", estime le général à la retraite Dominique Trinquand, ex-conseil de M. Macron.
Dans un tweet intitulé "Merci" et partagé plus de 6.400 fois jeudi, l'état-major des Armées a diffusé le lien d'une vidéo d'une minute sur laquelle on voit le général de Villiers quitter le ministère de la Défense sous les applaudissements de dizaines de militaires lui faisant une haie d'honneur.
Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.