Emmanuel Macron a fait flèche de tout bois lundi contre ses principaux adversaires à l'élection présidentielle, fustigeant le "vrai visage de l'extrême droite" incarnée par Marine Le Pen, "l'angélisme" voire "l'irresponsabilité" de Jean-Luc Mélenchon et le "problème avec la vérité" de François Fillon.
M. Macron, qui tenait une conférence de presse à Paris sur le thème du terrorisme, a ouvert une parenthèse pour épingler ses concurrents, alors que les écarts se resserrent à 13 jours du premier tour du scrutin selon les sondages.
Après que Mme Le Pen a jugé dimanche que "la France n'est pas responsable" de la rafle du Vel d'Hiv en 1942, M. Macron a dénoncé une "faute politique et historique lourde".
"Jacques Chirac avait raison de reconnaître la responsabilité de la France", a affirmé le candidat d'En Marche. "Y revenir (...) c'est le signe que Marine Le Pen est bien la fille de Jean-Marie Le Pen, si d'aucuns en doutait encore aujourd'hui. C'est le vrai visage de l'extrême droite française, c'est le visage que je combats", a-t-il insisté.
Sans y être invité, M. Macron a également réagi au "grand discours sur la paix" prononcé dimanche à Marseille par Jean-Luc Mélenchon.
"Ce qu'il propose ce n'est pas la paix. Il propose de nous désarmer et de penser que tout va bien se passer. Au mieux c'est de l'angélisme, au pire c'est de l'irresponsabilité", a-t-il dit.
"Si la paix que défend Jean-Luc Mélenchon c'est la paix de Vladimir Poutine, très peu pour moi. Si la paix que propose Jean-Luc Mélenchon, c'est de désarmer la France de manière unilatérale devant celles et ceux qui nous attaquent, très peu pour moi", a poursuivi M. Macron. "La paix ne se décrète jamais d'elle-même, sinon c'est la paix des autres", a-t-il dit.
M. Macron a enfin réservé une virulente sortie à François Fillon, "candidat de la droite des affaires". Selon Le Figaro, M. Fillon disposerait d'un SMS que lui aurait envoyé l'ancien ministre de l'Economie dans lequel il se déclarerait en faveur de la déchéance de nationalité.
"François Fillon a un problème avec la vérité, c'est désormais manifeste", a rétorqué M. Macron, en affirmant avoir "toujours eu la même position sur la déchéance de nationalité".
"Je n'ai jamais échangé sur ce sujet le moindre SMS avec François Fillon", a-t-il ajouté, en ajoutant que pour M. Fillon "la perte de repères ne commence pas aujourd'hui".