Emmanuel Macron a défendu jeudi l'usage des lanceurs de balles de défense par les forces de l'ordre et de nouveau dénoncé les casseurs du "samedi après-midi", après l'appel du Conseil de l'Europe à suspendre l'usage du LBD, au nom des droits de l'homme.
Le Conseil de l'Europe a appelé mardi la France à "suspendre l'usage du LBD (lanceurs de balles de défense, NDLR) dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre" en France afin de "mieux respecter les droits de l'homme", trois mois après le début du mouvement des "gilets jaunes". Le Conseil a aussi demandé à Paris de réviser sa "doctrine d'emploi des armes de force intermédiaire", catégories dans laquelle entrent les LBD.
"Il appartiendra au ministre de l'Intérieur de répondre point par point sur les recommandations qui sont faites", a répondu le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel.
Mais "comme vous le savez il y a déjà eu une politique de très grande limitation et de transparence de ces matériels avec une doctrine claire établie et des caméras mises en place pour s'assurer d'une bonne utilisation du suivi". Le suivi est aussi "assuré par les corps d'inspection nécessaires, quand des abus sont dénoncés", a-t-il poursuivi.
"A ce titre, la meilleure manière d'éviter ces utilisations et ces cas est d’éviter d'avoir des gens qui considèrent que le samedi après-midi est fait pour casser des vitrines, des institutions ou attaquer les forces de l’ordre". "Je le dis très simplement, je ne laisserai pas les forces de l'ordre sans aucun moyen, ni d'assurer l'ordre public, ni de se défendre face à des gens qui arrivent aujourd'hui armés et avec les pires intentions", a-t-il martelé.
La veille le président Macron a dénoncé "la démocratie de l'émeute" et mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a fustigé ceux qui veulent "casser, piller, voler, brûler, violenter pour ne pas dire tuer les représentants de l'ordre public".
La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatović a aussi invité mardi les autorités françaises à ne pas apporter de "restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique" à travers cette loi, épinglant le pouvoir donné aux préfets d'interdire à une personne de manifester.