Macron déroule son programme de « chef des armées »
Emmanuel Macron a endossé samedi, le temps d'un discours, les habits de chef des armées, esquissant un engagement plus grand de la France en...

Macron déroule son programme de « chef des armées »

Emmanuel Macron a endossé samedi, le temps d'un discours, les habits de chef des armées, esquissant un engagement plus grand de la France en...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a endossé samedi, le temps d'un discours, les habits de chef des armées, esquissant un engagement plus grand de la France en Syrie, en Libye et un renforcement de ses moyens militaires s'il est élu président.

"Ma vision de la France, c'est celle d'une nation (..) qui a une vocation mondiale. Je refuse la tentation du repli, sur le seul territoire, et même sur le seul continent européen", a-t-il déclaré en passant en revue pendant plus d'une heure son programme de défense.

Pour la circonstance, le candidat d'En Marche, soucieux de soigner sa stature régalienne, a cité à plusieurs reprises l'histoire de France, du général de Gaulle au maréchal Foch.

Il a aussi rendu un hommage remarqué à l'action du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en poste depuis le début du quinquennat de François Hollande et dont le ralliement au candidat semble imminent.

Pointant indirectement sa proximité avec le ministre, Emmanuel Macron a d'ailleurs commencé son discours en précisant qu'il venait de "s'entretenir" avec lui de l'attaque contre des militaires à l'aéroport d'Orly.

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron
AFP

Si le ministre était le grand absent, ses conseillers avaient pris place en nombre dans l'auditoire. L'équipe de M. Le Drian a d'ailleurs fourni des fiches au candidat sur les questions de défense, selon des sources concordantes.

Esquissant la feuille de route stratégique du prochain quinquennat - un "terrorisme militarisé", un projet européen "ébranlé", "l'imprévisibilité" des Etats-Unis, l'affirmation militaire de la Russie - Emmanuel Macron a plaidé pour une "défense forte" et une "diplomatie engagée".

En Syrie, "nous devrons envisager d’accroître notre soutien" aux forces locales qui combattent le groupe Etat islamique", a-t-il dit. Quelques forces spéciales françaises sont déjà présentes sur le terrain, selon le Quai.

En Libye, le candidat a promis d'étudier avec les Européens et les pays voisins dès le mois de mai, s'il est élu, les moyens d'un "redressement des institutions libyennes et notamment d’une armée capable de défaire les terroristes".

Face aux menaces, Emmanuel Macron s'est engagé à continuer à augmenter le budget de la défense pour le porter à 2% du PIB d'ici 2025 - contre 1,8% actuellement - mesure également prônée par ses principaux adversaires, Marine Le Pen promettant même 3% du PIB dès la fin du quinquennat.

"Je ne veux pas promettre ce qui ne sera pas tenable", a-t-il lancé. Selon son équipe de campagne, le candidat vise les 2% entre la fin du quinquennat en 2022 et 2025.

Emmanuel Macron avec des partisans lors d'une réunion de campagne à reims le 17 mars 2017
Emmanuel Macron avec des partisans lors d'une réunion de campagne à reims le 17 mars 2017
AFP

Il s'est engagé à lancer les études pour un second porte-avions, destiné à remplacer le Charles de Gaulle à l'horizon 2040. Il n'a précisé en revanche s'il souhaitait que la France ait à terme deux porte-avions en permanence.

Emmanuel Macron a relevé par ailleurs que la France garderait toute sa place dans l'Otan, mais il a aussi souligné que l'Alliance n'avait pas vocation à "provoquer ceux qui n'attendent que des prétextes", une allusion claire à la Russie.

Reprenant la feuille de route des derniers conseils européens, il a souhaité "avancer plus résolument vers l'Europe de la défense", avec un QG européen pour les opérations militaires et un fonds d'investissements européen.

Si besoin, la France et l'Allemagne ouvriront la voie avec une coopération renforcée en matière de défense, a-t-il esquissé, en promettant le rétablissement de conseils de défense biannuels entre les deux pays.

Dans le domaine du renseignement, M. Macron a enfin promis la création d'une "Task Force permanente", associant les principaux services, afin de surmonter "les cloisonnements naturels" et de "mutualiser le plus possible les instruments et les données recueillies".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01129335_000011
6min

Politique

ZFE, ZAN : les sénateurs LR demandent « à être pris au sérieux » sur l’écologie

A l’Assemblée, « le socle commun » se fracture autour du projet de loi de simplification adopté de justesse cet après-midi. Après la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) obtenue par LR et le RN, les députés macronistes avaient annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte. Au Sénat, la majorité LR dénonce la méthode du gouvernement en matière de transition écologique qui consiste, selon eux, à rajouter « encore plus de contraintes » aux Français.

Le

Francois Fillon tribute to Joel Le Theule, December 11, 2022
2min

Politique

Affaire des emplois fictifs : François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité

La cour d’appel de Paris a revu sa condamnation à la baisse. Après l’avoir condamné en mai 2022 à quatre ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, la Cour de cassation avait estimé que la peine de prison ferme à l’encontre de François Fillon n’était pas suffisamment motivée. Ce mardi, la peine de prison ferme a été soustraite.

Le

SIPA_01217179_000043
7min

Politique

Conflit entre Israël et l’Iran : quel rôle peut jouer la France ?

Depuis les premières frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens, la France a reconnu le droit d’Israël à se défendre. Dans un contexte de dégradation des relations diplomatiques entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, la France n’a, toutefois pas encore, participer aux opérations de défense de l’Etat hébreu.

Le